Plique polonaise
Toujours la meilleure, surtout à l'herbe de bison !
Place
"Il s'est fait une place au soleil" : (trad) "Il a baisé les autres et sans doute truandé le fisc."
Pitié
La pitié : un prétexte à l'inaction ?
Philosophie
A mettre au cœur de l'enseignement.
Philippe d'Orléans-Egalité
Oxymore, probablement.
Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
mercredi 28 juillet 2010
mardi 27 juillet 2010
Dictionnaire des idées perçues : dernières livraisons !
Penser
Je n'y pense que rarement !
Peinture sur verre
Et pourquoi pas poterie sur macramé ?
Pédérastie
Inclinaison masculine consistant a prendre la vie par un seul bout.
Je n'y pense que rarement !
Peinture sur verre
Et pourquoi pas poterie sur macramé ?
Pédérastie
Inclinaison masculine consistant a prendre la vie par un seul bout.
Invisible
L'été a ceci de vertueux qu'il nous redonne du temps. N'est-ce pas d'ailleurs le temps des vacances, de la "vacance" ? Redonner du temps, retrouver cette faculté d'avoir une emprise sur cette horloge diabolique, en prendre - enfin !- la mesure, alors que le quotidien - l'accélération impitoyable du quotidien - en rend son déroulement invisible.
"Invisible", justement, c'est le titre du dernier roman de Paul Auster. La lecture de cet écrivain américain auteur d'une formidable "Trilogie new-yorkaise" (mais aussi de "Tombouctou", de "Mr Vertigo", ou de "Moon Palace"), ne laisse jamais indifférent. Une image qui m'est venue à l'esprit au terme de ma lecture est celle d'un parcours effectué sur un chemin de grande randonnée dans un paysage accidenté et à moitié sauvage. La route (le style) est toujours agréable, mais parfois le décors, la vue, sont moins excitants qu'à d'autres moments du périple. Et puis, il y a toujours, de belles perspectives, des lieux qui surprennent, des émotions indicibles, des stations dérangeantes.
"Invisible" est le récit de plusieurs vies qui se croisent, dans l'espace et dans le temps. C'est l'interrogation sur l'autre ; qui est-il "pour de vrai" ? Plutôt ce type honnête et sincère, ou plutôt un affabulateur, mythomane, dont les fantasmes ont envahi la vie jusqu'à en constituer une nouvelle réalité ?
J'ai personnellement connu un "Rudolf Born" dont on ne savait pas très bien si, derrière une vie chaotique, ne s'en cachait pas une autre, une secrète, comme la seule permanente, mais invisible également.
Bien sûr on peut ne pas apprécier le goût récurrent d'Auster pour l'emploi de termes crus, en particulier dans le domaine sexuel (que ne faut-il pas faire pour bousculer la pudibonderie des américains ?). Mais c'est un livre qui, en final, laisse une impression forte, dérangeante, et la certitude d'avoir poursuivi votre apprentissage de la connaissance : la vôtre et celle des autres.
N'est-ce pas en définitif ce qu'il faut attendre, pour l'essentiel, d'un roman ?
dimanche 25 juillet 2010
La cité des jarres
"La cité des jarres" est le premier roman paru en 2000 de l'écrivain islandais Arnaldur Indridanson. L'inspecteur Erlandur mène une enquête sur l'assassinat d'un homme âgé qui se révèle avoir été un violeur et un détraqué sexuel. Trois mots écrits sur un morceau de papier sur les lieux de l'assassinat - "Je suis Lui"-, une photo, cachée entre deux tiroirs du bureau de la victime, représentant la tombe d'une enfant, vont conduire Erlandur à revenir trente années en arrière et remuer un passé assez glauque. Dans ce "polar" bien mené, il sera question de recherche sur le génome humain, de vol du cerveau d'un cadavre, de la fuite et de la disparition d'une mariée en plein mariage, des errances pitoyables de la fille d'Erlendur, d'odeurs pestilentielles qui pourraient être dues à la présence d'anciens marais - ou bien provenant d'une autre origine, plus macabre..., etc.
Ne pas rechercher dans "La cité des jarres" un suspens à vous glacer le sang, ni un style littéraire inoubliable. C'est plutôt un bon polar qui sait vous amener jusqu'au bout de ses 328 pages (version "Points") sans vous ennuyer, et avec plutôt un certain plaisir de lecture.
lundi 19 juillet 2010
La Côte des basques
La Côte des Basques est noyée sous une mer nacrée d'écume.
Juste au-dessus de la ville, le ciel est d'un bleu parfait, comme un mensonge.
L'horizon est indécis, pris en otage entre un ciel boursouflé de grisailles, et un océan couleur mastic.
Face à cette cavalcade bouillonnante, la Villa Belza adopte un stoïcisme aristocratique.
Ce matin la mer est entêtée comme une enfant gâtée.
Elle déverse en continu ses divisions bruyantes contre les enrochements de la digue.
Certaines écumes - les moins braves - caracolent un instant sur la crête de la vague avant de s'étouffer.
D'autres plus sauvages, comme un flot de bave à la gueule d'un étalon, s'amplifient dans une sorte de rage capricieuse jusqu'à se projeter dans un râle ultime contre les blocs de pierre.
La mer a des allures de débarquement barbare constitué en hordes aveugles jetées à l'assaut d'un continent qui ne craignent ni la mort ni le temps.
Juste au-dessus de la ville, le ciel est d'un bleu parfait, comme un mensonge.
L'horizon est indécis, pris en otage entre un ciel boursouflé de grisailles, et un océan couleur mastic.
Face à cette cavalcade bouillonnante, la Villa Belza adopte un stoïcisme aristocratique.
Ce matin la mer est entêtée comme une enfant gâtée.
Elle déverse en continu ses divisions bruyantes contre les enrochements de la digue.
Certaines écumes - les moins braves - caracolent un instant sur la crête de la vague avant de s'étouffer.
D'autres plus sauvages, comme un flot de bave à la gueule d'un étalon, s'amplifient dans une sorte de rage capricieuse jusqu'à se projeter dans un râle ultime contre les blocs de pierre.
La mer a des allures de débarquement barbare constitué en hordes aveugles jetées à l'assaut d'un continent qui ne craignent ni la mort ni le temps.
'Ta mère
Bande de veinards ! Je veux parler de vous, lecteurs d'Everybody Knows : en avant premiere (le livre ne sortira que le 26 aout !), un petit mot, rien que pour vous sur "'Ta mère", le dernier roman de l'écrivain brésilien Bernardo Carvalho paru aux éditions Métailié. C'est le premier livre que je lis de cet auteur de 50 ans tout juste, qui vit à Sao Paulo. Les habitués de ce blog constateront qu'il s'agit très souvent de la 1ère fois chez moi ; c'est sans doute ce qui me permet de rester jeune ! Curieusement, il ne s'agit pas d'une aventure sud-américaine. L'histoire - les histoires - se passe principalement à Saint-Pétersbourg, la ville aux 300 ponts, "un pour chaque année, mais aucun ne mène nulle part", la "ville la plus artificielle de toutes. En trois siècles on a essayé vainement de la nommer trois fois.". Plusieurs vies se mêlent autour des thèmes de l'abandon (maternel), de la sauvagerie, du délitement de la famille, du mensonge, de la haine, et de l'homosexualité qui constitue tour à tour la seule marque d'amour véritable et a contrario l'obscénité la plus dégradante. C'est un livre qui parle de l'envers du décor - celui des façades baroques de la ville touristique-, mais aussi du vide inhumain laissé par le stalinisme ; vide absolu puisque même sa chute laisse la plaie béante. Ce n'est pas un livre très gai, mais il est bouleversant. Il prend aux tripes, souvent. Le style est beau, sans fioritures ; juste. Quelques phrases parmi les dernières du roman : "Les histoires d'amour peuvent ne pas avoir d'avenir,mais elles ont toujours un passé. Voilà pourquoi les gens s'accrochent à tout ce qui les renvoie à ce qu'ils ont perdu. (...) Les gens ont besoin de se raccrocher à ce qu'ils connaissent déjà. Les modernismes ne pouvaient pas durer. Personne ne construit une maison au bord de l'abîme."
mardi 13 juillet 2010
Dernières livraisons du "Dictionnaire des idées perçues"
Ouvrier
Espèce non protégée en voie d'extinction. Les spécimens à col bleu qui étaient beaucoup plus nombreux jadis dans nos contrées, semblent avoir émigrés vers des pays tels que la Chine, l'Inde ou le Maghreb ; ils ont été remplacés par des spécimens à col blanc, plus souples, plus domestiques et moins agités.
Ours
On connait l'ours polaire, mais cet animal ne serait-il pas en réalité bi-polaire ? Il peut en effet désigner un individu bourru, désagréable comme être le symbole d'un animal protecteur et câlin, ami des enfants...
Orthographe
"La science des ânes" me rappelait mon père.
Espèce non protégée en voie d'extinction. Les spécimens à col bleu qui étaient beaucoup plus nombreux jadis dans nos contrées, semblent avoir émigrés vers des pays tels que la Chine, l'Inde ou le Maghreb ; ils ont été remplacés par des spécimens à col blanc, plus souples, plus domestiques et moins agités.
Ours
On connait l'ours polaire, mais cet animal ne serait-il pas en réalité bi-polaire ? Il peut en effet désigner un individu bourru, désagréable comme être le symbole d'un animal protecteur et câlin, ami des enfants...
Orthographe
"La science des ânes" me rappelait mon père.
vendredi 9 juillet 2010
"Krak des ouvriers" ou "Krak des bobos" ?
Dans la présentation du projet de Jean Nouvel pour la remise à flots (immobiliers) de l'île Seguin, il est difficile de retrouver l'élan quasi-sartrien du même Jean Nouvel quelques dix années plus tôt, appelant au devoir de résistance urbain envers la mémoire ouvrière du lieu. Quel programme aujourd'hui sur les 11,5 ha de l'île ? "Ce sera l'Ile-Saint-Louis du XXIe siècle", promet Patrick Devedjian (un visionnaire, parait-il, en matière architecturale). Un programme qui veut "déplacer la culture vers l'Ile Séguin", selon le maire UMP de Boulogne , Pierre-Christophe Baguet (autre visionnaire qui a quitté assez opportunément l'UDF pour l'UMP).
Alors quoi ? On est grincheux ? On aura : une cité musicale, une résidence qui ratisse assez large ("artistes, créateurs, étudiants, actifs et visiteurs occasionnels", ... mon cousin, sa tante et son chien...), un hôtel international, une antenne de la Fondation Cartier, une Fondation pour le fonds d'art moderne de Renault (collection remarquable des années 60 et 70), un inévitable complexe cinématographique et, comme un alibi populaire (parfum de merguez et de barbe-à-papa garanti), un cirque qualifié de "futuriste" qui devrait sentir bon le crottin de cheval, des boutiques et des commerces (le temple, les marchands du temple, et même, peut-être, les renards du même temple !). Ne pas oublier la nature sauvage reconstituée sur les sols dépollués (on l'espère !) avec un travail paysager, mi-serre mi-ouvert, de Michel Desvignes, et une mise en lumière de l'incontournable Yann Kersalé.
Pourquoi ai-je le sentiment diffus que tout ça sent le "Krak à bobos", le prêt-à-consommer, le "all-include", le sans surprises, ... ? Oui, c'est vrai, Jean, t'as oublié : et le Club Méd, 5 tridents +, avec la "baignade Jacques Chirac" dans la Seine (remboursée si pas satisfait)?
Bien sûr, faut voir ; on peut espérer une densification moins banale que sur le Trapèze d'en face où la collection d'objets architecturaux tente de faire oublier l'impérieux souci de "création de valeur" immobilière. C'est vrai aussi que nous aurions pu hériter d'un programme majoritairement de bureaux, forcément HQE, voire à "énergie positive", labellisée. Donc, confiance ; il faut se faire une raison : l'ouvrier est une race en voie de disparition dans nos contrées développées, et le bobo est à tous les étages ! Mais surtout, Messieurs les grands urbanistes : ne pas désespérer Billancourt !
PS : en attendant qu'il ne soit trop tard, vous pouvez toujours aller humer (hummer ?) l'air des jardins ouvriers (des vrais !) de l'extrémité sud de l'île Saint-Germain, à un jet de pierre (de pavé ?) de la future "île industrieuse" (?)
jeudi 8 juillet 2010
Laurent Terzieff
Il y a quelques jours disparaissait le comédien Laurent Terzieff. "Le Monde", dans son édition du 6 juillet, reprenait une série d'extraits d'entretiens. J'ai sélectionné les réflexions suivantes :
L'homme :
"Je crois que, si la littérature du 20ème siècle a évolué, c'est parce qu'on a compris, grâce à des gens comme Gogol ou Pirandello, que le déterminisme psychologique, c'est une connerie. On n'est pas un, mais mille...On peut très bien se réveiller intelligent, être abruti à midi, cynique à 6 heures du soir et romantique à minuit."
La souffrance :
"La souffrance, l'expérimentaton du mal sont toujours enrichissantes. Sinon, on serait heureux à paître comme des vaches dans les prairies suisses."
L'homme :
"Je crois que, si la littérature du 20ème siècle a évolué, c'est parce qu'on a compris, grâce à des gens comme Gogol ou Pirandello, que le déterminisme psychologique, c'est une connerie. On n'est pas un, mais mille...On peut très bien se réveiller intelligent, être abruti à midi, cynique à 6 heures du soir et romantique à minuit."
La souffrance :
"La souffrance, l'expérimentaton du mal sont toujours enrichissantes. Sinon, on serait heureux à paître comme des vaches dans les prairies suisses."
vendredi 2 juillet 2010
Quoi de neuf ? Bréhat !
Arrivée à marée haute, donc à la cale N°1 du Port Clos. Le soleil est bien présent, à peine voilé. Premiers jours de juillet ; la vedette livre son lot modeste de vacanciers - résidents et touristes de passage - sur le quai minéral où les anneaux métalliques flambants neufs ont un petit côté "m'as-tu vus" que leurs prédécesseurs chenus, dont la silhouette reste encore profondément inscrite dans la pierre, auraient détesté. Je regarde à tribord, un peu en contrebas sur le sable humide encombré de goémons, le fantôme du requin-pèlerin échoué le long du quai sur le dos râpeux duquel nous étions partis en escalade, nous-autres enfants de l'île, sous l'œil goguenard des adultes. C'était il y a près de 50 ans. Un peu plus loin, la plage de mes premières nages a conservé son aspect sans charme particulier. Nous y allions pourtant régulièrement, ma grand-mère et moi ; souvent seuls usagers de ces quelques mètres carrés de sable contaminés par des éclats de galets assassins. Nous y déchiffrions le langage des nuages qui déboulaient par dessus les pins joufflus de la citadelle. Elle tricotait inlassablement des jacquards aux couleurs criardes, assise dans un transat bayadère. Dans cette baie minuscule du Port-Clos (mais tout semble en miniature à Bréhat !) nous avions un matin très tôt, avec mon camarade Thierry, embarqué sur le canot de son père et effectué la traversée en godillant d'une berge à l'autre. Cet acte correspond à mon premier souvenir de liberté. Je revois la rame, comme une lame, se glisser en silence dans l'eau encore noire et les ridelles propager notre délit entre les bateaux encore en sommeil. Notre forfait de liberté fut accueilli par nos pères avec très peu d'enthousiasme.
Au bout du quai, immuables, il y a toujours un hôtel aux volets bleus et un hôtel aux volets rouges. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours perçu cette opposition de couleur, comme une rivalité évidente. Un tracteur équipé d'une remorque attend ce couple de parisiens accompagné de leur fille ; équipage qu'il était difficile de ne pas remarquer sur la vedette : pantalon de toile claire, veste ample, bleue, et Panama pour Monsieur, la cinquantaine performante et accomplie, parée de lunettes en écaille et de mèches grisonnantes ; une robe unie assez chic et quelques bijoux choisis pour Madame, la cinquantaine décolorée ; un chemisier strict et une jupe très large pour la jeune fille, la vingtaine étudiante bcbg.
La maison que l'on nous prête pour quelques jours est accessible par un petit sentier de terre assez raide qui quitte rapidement, et sans regrets, la route principale de l'île. Il y aurait un livre entier à consacrer aux sentiers de Bréhat ; les orgies de plantes, de couleurs et de parfums qui vous font, de part et d'autre du chemin, une incomparable haie d'honneur ; les murets sympathiques couronnés de mousse et de pâquerettes et qui laissent le regard se délecter de jardins extraordinaires ; les murs plus hauts, plus aristocratiques - et peut-être plus parisiens ? - qui masquent d'autres propriétés de rêve, ...
Quelques mètres encore et voilà la maison ; simple avec ces fenêtres mansardées dessinées comme une vague d'ardoise et cette conjugaison heureuse entre modernité et vernaculaire : une structure apparente en béton brut et l'appareillage classique des pierres de granit. Une maison qui respire l'amitié.
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