dimanche 16 novembre 2008

A propos de "Le roi de Kahel"

Le roi de Kahel de l'écrivain d'origine guinéenne Tierno Monénembo a obtenu le Prix Renaudot 2008.Deux parmi les plus prestigieux prix littéraires ont donc été attribués à des auteurs étrangers ayant fait le choix d'adopter la France comme terre d'exil et d'accueil...et de reconnaissance finalement.Le roi Kahel est très différent de la "Pierre de patience" de Syngué Sabour :
  • les grands espaces de l'Afrique équatoriale / un huis clos dans une maison
  • un fourmillement de personnages / moins d'une dizaine "d'acteurs"
  • l'explorateur colonialo-utopiste issu d'une famille de "capitaines de l'industrie" / la condition de la femme afghane
  • le 19ème siècle positiviste / le 21ème siècle désespérant

Mais au bout, en commun, l'échec et la folie.

Je me suis pris d'une profonde sympathie pour le personnage d'Aimé Victor Olivier (Yémé pour les Peuls et Vicomte de Sanderval pour la maigre postérité), ingénieur de l'Ecole Centrale (mais plus écrivain et poète qu'ingénieur), véritablement "illuminé", amoureux d'une Afrique qu'il a imaginé dans ses lectures d'enfance et les récits de Caillé, incroyablement téméraire, tenace, résistant dans des mondes qui lui sont forcément hostiles (le Fouta-Djalon des peuls et l'administration française de la 3ème république). Il y a une très grande tristesse dans ce livre : on est spectateur de l'échec de toutes les illusions qui ont permis à un homme de vivre.Quelles réflexions apportent ce livre ?- incompatibilité des cultures ?- l'innocence vaincu par le quotidien affairiste ?- ...

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