Annie Ernaux livre un portrait d’une objectivité sans concessions, sans pathos, mais où la tendresse est toujours à fleur de peau. La lente descente de sa mère vers la déchéance physique et mentale est décrite presque cliniquement, mais on ressent la souffrance de la fille qui voit disparaître la femme « forte et lumineuse qu’elle avait été. »
Annie Ernaux, dans les premières pages, a cette formule : « je souhaite rester, d’une certaine façon, au-dessous de la littérature ». A la dernière page, elle se défend d’avoir fait une biographie, « ni un roman naturellement, peut-être quelque chose entre la littérature, la sociologie et l’histoire. »
Cette défiance vis-à-vis du terme « littérature », chargé d’une certaine épaisseur intellectuelle, n’est-elle pas liée à ce sentiment qu’il est étranger à sa mère et qu’en user serait marquer davantage « l’écart de classe » qui existe entre elles, et rabaisser d’une certaine façon sa mère ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire