Le travail de composition à 8 mains, si l'on ajoute celles de l'ingénieur-architecte Jean-Marc Weill, concepteur technique de la remarquable façade en très fines "tiges" de béton blanc, témoigne d'une complicité fructueuse entre architecture et structure et de ce travail circulaire* dont parle Renzo Piano.
Comment ne pas citer également Paul Valery et son Eupalinos ou l'architecte et sa tripartition des édifices dans la ville : "les uns sont muets ; les autres parlent ; et d'autres enfin, qui sont les plus rares, chantent." Cet édifice compose et interprète.
Ou même encore, pour pousser la poétique un peu plus loin (dans ces temps de disgrâce, on peut s'offrir ce luxe), cette référence au temple d'Hermès, d'une délicatesse telle qu'Eupalinos le compare à "l'image mathématique d'une fille de Corinthe, que j'ai heureusement aimée. Il en reproduit fidèlement les proportions particulières. Il vit pour moi ! Il me rend ce que je lui ai donné."
Il y a effectivement de la Mathématique dans ce projet ; la plus pure, celle d'une démonstration d'une évidente complexité.
Les premières photos de la médiathèque de Grasse dont j'ai pris connaissance en début d'année m'ont immédiatement interpellées (il y a comme ça quelques rares bâtiments : les Thermes de Vals, le Pavillon de Barcelone, la Médiathèque de Sandaï, la Casa de Musica, l'AquaTower à Chicago, l'auditorium de l'université d'Alvar Aalto à Helsinki, la Fondation Cartier boulevard Raspail, ...). Au fur et à mesure que je voyais publier d'autres photos, mon enthousiasme pour ce bâtiment allait croissant. Je le partageais avec des amis jusqu'à souhaiter même qu'il figure au palmarès de l'Equerre d'Argent, et à la place d'honneur. C'est chose faite et c'est formidable pour ses concepteurs et pour l'architecture.
Grasse touché par la grâce ?
*"La technique ne vient pas avant l'architecture, c'est un travail circulaire."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire