A Belstar, des noms leur ont été donnés. Simon, pour l'homme et David pour l'enfant. Simon a recueilli David à bord du bateau qui les a amenés dans ce pays. Il était seul et sans papiers d'identité. Il se sent responsable de lui et n'a qu'un seul objectif : retrouver la mère de David et lui confier l'enfant car
"la place d'un enfant est auprès de sa mère", et que lui, malgré tout
l'amour qu'il lui porte n'a pas "le droit d'avoir des exigences",
comme il veut s'en persuader.
A Novilla tout semble sous contrôle, même les êtres humains, leurs sentiments ; ce qui révolte Simon qui a "faim de beauté, de beauté féminine. Je suis affamé en quelque sorte." écrit-il.
Simon trouvera la mère de David très rapidement. Ou plutôt se persuadera que c'est elle, Inès, cette jeune femme élégante qui vit avec nonchalance à la Residencia, un domaine protégé, interdit aux enfants et réservé à une certaine classe supérieure de la population.
David est un garçon qui n'est pas ordinaire : surdoué ? Très probablement. Entre la mère et le fils s'établit une relation particulière. Simon a l'impression qu'Inès infantilise le jeune garçon et le surprotège.
Simon continuera de travailler comme un forçat aux docks à décharger des sacs de grains à dos d'homme, mais s'efforcera de rester en contact avec le garçon car, en définitive, il lui manque énormément.


Une autre interrogation porte sur le traitement des immigrés. Là la question est plutôt simple : sommes-nous prêts à les accueillir sans vouloir tout changer en eux ?
Mais pourquoi Coetzee a-t-il choisi de décrire un pays (utopique-socialiste ?) qui a adopté un grand nombre de dispositions en faveur de tous, et en particulier des travailleurs : gratuité des transports, des cours du soir à l'université, de la cantine, etc. ? Ce pays a semble-t-il ses privilégiés à la Residencia. Lesquels ne semblent pas obsédés par leurs avantages. Les gens de ce pays sont pleins de bonne volonté, d'une humanité un peu molle, mais manque en définitive de chair, de sensualité (comme le regrette vivement Simon !).
Autre chose : David n'est-il pas le symbole de l'enfant-roi de nos sociétés "occidentales", celui que ses parents idolâtrent et auquel ils cèdent absolument tout. L'enfant qui est lui-même, d'une certaine façon, un caprice que ses parents se sont offerts pour meubler leur vie ?
Que représente le senor Daga, ce bagarreur, ce voleur, cet homme oisif qui ne donne que de mauvaises idées à l'enfant ? Si l'on doit poursuivre la parabole : le diable ?
Il reste donc encore au moins 995 questions... qui apparaissent les unes après les autres, dans le désordre, comme les étoiles dans un ciel qui prend sa nuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire