Une question se pose : et si Yannick Haenel n'avait pas été pensionnaire au Prytanée, serait-il devenu un écrivain, qui plus est aujourd'hui reconnu ?
Le ton et le style de Yannick Haenel sont déjà bien présents (comme dans "Les Renards pâles") : tout à la fois poétique et onirique, fragile et écorché (même saignant par endroit !).
Extraits : "Si vous lisez vraiment des phrases, elles anéantissent vos lourdeurs. La graisse des plaintes se liquéfie. Quelque chose déserte en vous. (...) Au milieu de ce vide, se forme une seconde solitude (...) Vous vivez la nuit dans la peau des phrases, à l'intérieur de la souplesse, avec la lumière de toutes les saisons. La vie des phrases est le seul royaume."
"Appprends mon vieux, qu'aucune femme n'est laide. Il n'y a que des niaids comme vous qui se moquent des femmes négligées ! Toutes sont émouvantes : elles seules savent nous aimer, avec nos mensonges et nos veuleries. A côté d'elles nous sommes des pitres."
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