mardi 12 novembre 2013

La croisière du "Snark"

Qu'est-ce qu'un aventurier ? Sans doute un homme capable de répondre à un défi déraisonnable par : "Pourquoi ne pas partir tout de suite (...) nul ne serait jamais plus jeune qu'aujourd'hui !"
Quand Jack London se lance dans un tour du monde à bord du voilier de 45 pieds (env. 13,50 m) qu'il a fait construire, "Le Snark", il ne connait rien à la navigation. C'est une folie, d'autant qu'il emmène avec lui sa femme, Charmian. Mais il a lu Melville et c'est un peu sur ses traces, à 60 ans de distance, qu'il parcoure pendant 17 mois les îles du Pacifique sud d'Hawaii aux Iles Salomon. Le périple n'est pas vraiment une promenade de santé : le climat de ces régions est souvent malsain  et la moindre écorchure peut se transformer en épouvantable abcès qui entraine des fièvres à répétition ; les tempêtes sont fréquentes et les paysages paradisiaques infestés d'insectes aux piqures assassines ;  l'accueil des indigènes peut être le meilleur du monde et le pire aussi (les cannibales hantent les abords de certaines plages dissimulés dans la végétation) ; la beauté de la nature est entachée par la vision d'êtres atteints de la lèpre ou de l'éléphantiasisme. Durant ce voyage Jack London ne devient pas seulement un excellent marin maîtrisant la navigation avec une précision remarquable, mais aussi un médecin et un dentiste ! 
Jack London et son épouse Charmian
"La croisière du "Snark"" confirme le génie de Jack London, autodidacte de la vie, infatigable optimiste doté d'un humour exercé par l'attention qu'il portait à chaque chose et particulièrement aux hommes.
Parlant d'un couple d'indigènes qui les avaient accueillis avec une hospitalité rare, Jack London écrit : "Le trait le plus délicieux de leur hospitalité, c'est que leur courtoisie ne procédait d'aucune éducation, d'aucun idéal social compliqué : elle jaillissait spontanément de leurs coeurs". On retrouve ici certains thèmes de "Martin Eden" écrit (sauf erreur) 2 années plus tôt : la spontanéité, l'intelligence ou la bonté qui n'ont pas besoin de l'éducation pour s'exprimer (voire même perverties par elle).




1 commentaire:

  1. Je vois que tes activités de lecture s'accélèrent. J'avoue avoir pris un certain plaisir à me plonger dans Martin Eden.
    Quelle vie ce Jack London !

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