Le blog nous permet de réaliser des exploits ; par exemple, celui de remonter dans le temps. Vous l'ignoriez ? Démonstration.
Vous imaginez que ce texte a été écrit en 2011. Normal, si vous vous fiez à la date qui s'affiche. Perdu ! Les mots qui défilent devant vos orbites cruelles ont été ciselés ce 1er janvier. La preuve ? Comment pourrai-je connaître l'information suivante :
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.01.12 | 07h41 •Séisme de magnitude 7 au large du Japon. Pas d'alerte a tsunami.
Explication : le texte sur la MEP a été commencé le 31/12, mais faute d'inspiration ou de temps, il est resté dans la boîte d'enregistrement (la bleue) ; et c'est cette date qui compte. Quand l'humble serviteur que je suis reprend ce texte pour le parachever, et bien je suis toujours dans 2011. Et je peux y rester aussi longtemps que je veux ! Fortiche la machine à remonter le temps !
Bon, parachevons :
La MEP (Maison Europeenne de la Photographie), sise dans le quartier du Marais à Paris est un lieu formidable ; les expositions qui s'y succèdent apportent toujours leur lot d’émotions, de connaissance, de la matière pour le regard ; une sorte de bonheur.
Actuellement, on peut se régaler des photos de Rome que le jeune William Klein fit en 1956 en attendant d'être reçu par Fellini. Toute une humanité semble concentrée dans ces prises de vue en noir et blanc. Ce que fulgurance veut dire !
Un texte accompagne ces photos dont j'ai saisi cet extrait d'Henry James :
"Quand vous vous lassez de la dimension grouillante de vos semblables les touristes, des aspects ingrats de la nature humaine sur le Corso et le Pincio, de la juxtaposition d'une fréquence opprimante des couronnes et des lambris des carrosses, des visages stupides à l'intérieur des carrosses,des cerveaux vides et des bottes vernissées, des rires, de la saleté et de la pourriture, des prêtres et des mendiants, et des marques innombrables d'une civilisation boiteuse, l'image d'un grand temple fait basculer vos doutes, semble réfuter la vulgarité envahissante des choses, et vous assurer que rien de grand n'est impossible."
Et puis, à l'étage, une autre exposition sur la photographie albanaise qui vous fait remonter le temps (une obsession !). Des portraits essentiellement, magnifiques et réalisés pour la plupart par des photographes anonymes ; curieusement des femmes voilées dont la légende nous apprend qu'elles sont catholiques et d'autres, les cheveux longs sur les épaules, qu'elles sont musulmanes ! (intégristes de tout bord : indignez-vous !).
Au sous-sol une 3ème exposition de Marc Fumaroli dont je reproduits l'un des textes explicatif de son travail :
"J'ai saisi au vol, et surpris à son insu, aux hasards de voyages aux quatre coins du monde, l'air d'un visage, d'une attitude, d'un voisinage complice, un air involontaire et anonyme dont la fragilité fugace est un gage de vérité. Avant la photographie, seul peut-être le dessin de Xatteau a pu se proposer de recueillir sa,s les froisser ces fleurs éphémères et pures de corps et d'âme."
Texte écrit le 1er janvier 2012 à 11H38
Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
vendredi 30 décembre 2011
Everybody Knows'Award
Les lauréats 2011 sont :
- architecture : La bibliotheque Humboldt de Berlin, de Max Düdler
- litterature : "L'homme qui aimait les chiens", de Leonardo Padura
- art : La vieille ville de Valencia pour ses graffs
- musique : Jasmine De Keith Jarrett
- technologie : Steve Jobs
- paix : Stephane Hessel
- horreur* : Le tsunami au Japon ex acquo avec Fukushima
*très forte concurrence en 2011 ; le cru 2012 sera-t-il encore meilleur ?
- architecture : La bibliotheque Humboldt de Berlin, de Max Düdler
- litterature : "L'homme qui aimait les chiens", de Leonardo Padura
- art : La vieille ville de Valencia pour ses graffs
- musique : Jasmine De Keith Jarrett
- technologie : Steve Jobs
- paix : Stephane Hessel
- horreur* : Le tsunami au Japon ex acquo avec Fukushima
*très forte concurrence en 2011 ; le cru 2012 sera-t-il encore meilleur ?
Palmares littéraire Everybody Knows 2011
Et s'il ne fallait retenir que 10 œuvres lues en 2011 :
Dans la catégorie Roman :
"Le garçon qui voulait dormir" d'Aharon Appelfeld
"Indignation" de Philip Roth
Dans la catégorie Polar :
"Les Anonymes" de R.J. Ellory
Dans la catégorie Essai (d'architecture) :
"Studies in Organic" de Kengo Kuma
Dans la catégorie Iconoclaste :
"Cain" de José Saramago
Dans la catégorie Inclassable :
"L'homme qui aimait les chiens" de Léonardo Padura.
Dans la catégorie Biographie :
"Stefan Zweig" deDominique Bona
Dans la catégorie Roman jubilatoire :
"La vie très privée de Mr Sim" de Jonathan Coe
Dans la catégorie Prix littéraires :
"Limonov" d'Emmanuel carrère
Dans la catégorie Tendresse :
"La musique d'une vie" d'Andrei Makine
Dans la catégorie Roman :
"Le garçon qui voulait dormir" d'Aharon Appelfeld
"Indignation" de Philip Roth
Dans la catégorie Polar :
"Les Anonymes" de R.J. Ellory
Dans la catégorie Essai (d'architecture) :
"Studies in Organic" de Kengo Kuma
Dans la catégorie Iconoclaste :
"Cain" de José Saramago
Dans la catégorie Inclassable :
"L'homme qui aimait les chiens" de Léonardo Padura.
Dans la catégorie Biographie :
"Stefan Zweig" deDominique Bona
Dans la catégorie Roman jubilatoire :
"La vie très privée de Mr Sim" de Jonathan Coe
Dans la catégorie Prix littéraires :
"Limonov" d'Emmanuel carrère
Dans la catégorie Tendresse :
"La musique d'une vie" d'Andrei Makine
jeudi 29 décembre 2011
Hôtels particuliers
Extrait de l'épilogue du très beau livre "Les hôtels particuliers de Paris" d'Alexandre Gady, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université de Nantes, spécialiste de l'architecture et de l'urbanisme en France de cette époque (16ème, 17ème et 18ème jusqu'à la Révolution) :
"Si l'on veut bien entendre leur discours muet, les hôtels offrent beaucoup. Cette générosité permet de mesurer toute leur saveur : dans la laideur du quotidien et au milieu de la prose ennuyeuse de tant de bâtisses, l'hôtel fait figure d'exception poétique. Filons la métaphore : dans la ville-orchestre, ne joue-t-il pas en soliste ? Les valeurs qu'il exprime avec éclat - l'équilibre, l'originalité, la beauté, la rareté enfin -, sont d'une extraordinaire force, quasi exotiques dans une époque travaillée par un consumérisme vain."
(un régal : "la prose ennuyeuse de tant de bâtisses...")
Nota : le livre d'Alexandre Gady a été édité à l'occasion de l'exposition "L'hôtel particulier, une ambition parisienne" que l'on peut voir actuellement à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine.
mercredi 28 décembre 2011
Palmares architectural Everybody Knows 2011
S'il fallait retenir 10 œuvres vues en 2011, parmi les plus marquantes (jeu stupide !) :
- La Basilique de Syracuse. Architectes : Andrault et Parat (1957)
- Le Pavillon Blanc (Colomiers). Architecte : Rudy Ricciotti (2011)
- Le Neues Museum de Berlin. Architecte : David Chipperfield (2011)
- La Pavillon Veles e Vents à Barcelone. Architecte : David Chipperfield (2007)
- La Bibliothèque de l'Université Humboldt à Berlin. Architecte : Max Düdler (2011)
- Les logements de la Rue Pierre Rebière à Paris (17ème). Architectes : Hondelatte et Laporte, Bow-Wow, Stéphane Maupin, ... (2011)
- La Philharmonie de Berlin. Architecte : Hans Sharoun
- La Mosquée Bleue d'Istanbul. Architecte : Mehmet Aga (1609-1616)
- Le Musée de la Topographie de la Terreur à Berlin. Architecte : Ursula Wilms(2010)
- Le Bunker de la collection Boros à Berlin. Architecte : Albert Speer (1942)
Et maintenant à vous de jouer pour identifier les œuvres (trop fastoche)!
- La Basilique de Syracuse. Architectes : Andrault et Parat (1957)
- Le Pavillon Blanc (Colomiers). Architecte : Rudy Ricciotti (2011)
- Le Neues Museum de Berlin. Architecte : David Chipperfield (2011)
- La Pavillon Veles e Vents à Barcelone. Architecte : David Chipperfield (2007)
- La Bibliothèque de l'Université Humboldt à Berlin. Architecte : Max Düdler (2011)
- Les logements de la Rue Pierre Rebière à Paris (17ème). Architectes : Hondelatte et Laporte, Bow-Wow, Stéphane Maupin, ... (2011)
- La Philharmonie de Berlin. Architecte : Hans Sharoun
- La Mosquée Bleue d'Istanbul. Architecte : Mehmet Aga (1609-1616)
- Le Musée de la Topographie de la Terreur à Berlin. Architecte : Ursula Wilms(2010)
- Le Bunker de la collection Boros à Berlin. Architecte : Albert Speer (1942)
Et maintenant à vous de jouer pour identifier les œuvres (trop fastoche)!
jeudi 22 décembre 2011
Carnets 6 Optimisme
Novembre 2005
Bien sûr, ce matin il pleut des cordes, le fond de l'air est humide et glacial, il vous troue la peau sous le manteau. La journée va être foireuse, un simple coup d'oeil à votre agenda vous l'a confirmé. Comme vous vous êtes levés en retard avec mal au dos, vous allez vous tapper les embouteillages, décuplés par la pluie. Il est fort possible que vous marchiez dans une belle merde de chien ; un voisin indélicat (pervers ?) s'emploie à faire crotter quotidiennement son animal de compagnie juste devant votre porte. Vous avez appris que le virus de la grippe aviaire avait probablement muté. Un cyclone s'apprète à devaster les côtes mexicaines ; vous vous en foutez, car c'est assez loin, mais vous avez toujours conservé, des rudiments éducatifs, cette conscience universelle qui vous fait prêter l'oreille aux informations traitant de catastrophes exotiques. Mais en vérité vous êtes pour l'instant un être comblé car il y a encore suffisamment de papier hygiénique dans les WC !
Bien sûr, ce matin il pleut des cordes, le fond de l'air est humide et glacial, il vous troue la peau sous le manteau. La journée va être foireuse, un simple coup d'oeil à votre agenda vous l'a confirmé. Comme vous vous êtes levés en retard avec mal au dos, vous allez vous tapper les embouteillages, décuplés par la pluie. Il est fort possible que vous marchiez dans une belle merde de chien ; un voisin indélicat (pervers ?) s'emploie à faire crotter quotidiennement son animal de compagnie juste devant votre porte. Vous avez appris que le virus de la grippe aviaire avait probablement muté. Un cyclone s'apprète à devaster les côtes mexicaines ; vous vous en foutez, car c'est assez loin, mais vous avez toujours conservé, des rudiments éducatifs, cette conscience universelle qui vous fait prêter l'oreille aux informations traitant de catastrophes exotiques. Mais en vérité vous êtes pour l'instant un être comblé car il y a encore suffisamment de papier hygiénique dans les WC !
mercredi 21 décembre 2011
Blogueurs sans bagages
mardi 20 décembre 2011
Monsieur Oscar vient d'avoir 104 ans
Qui :
- est communiste depuis toujours sans jamais avoir renié son engagement ?
- a construit à lui tout seul - ou presque - une capitale ?
- s'est marié à l'âge de 98 ans avec une jeunette de 80 ans environ ?
- vit et travaille chaque matin dans un immeuble de Copacabana ?
- a conçu au Havre un volcan en béton ?
- a donné à la Place du Colonel Fabien une spectaculaire sphère (toujours en béton) ?
- était au jury qui a retenu le projet de deux jeunes inconnus, Richard Rogers et Renzo Piano, pour Beaubourg ?
- vient de fêter ses 104 ans ?
Carnets 5 Poésie hygiénique
Vous avez vu l'allure ?
Un peu mou pour un dur !
Je dois dire que ce matin
J'vais pas faire le buzz dans les petits coins !
J'entends déjà les commentaires en apparté :
Ce type, il est drôlement gaulé !
C'est que non seulement je suis nu
Mais en plus je suis tout tordu !
C'est peu de dire que j'ai été malmené,
Sur moi, tous, ils se sont acharnés.
Plus d'une fois on m'a trainé par terre
Tiens, pas plus tard qu'avant-hier !
Jusqu'au chat qui, me voyant tout couillon,
De sa patte diabolique me déroula à fond.
L'un d'eux tenta bien de me refaire une sihouette,
Mais sans attention, c'était pas très chouette !
Et c'est avec une mine patibulaire
Que j'achevais ma sinistre carrière
Bientôt je ne vis plus même d'issues,
On me remisa sur la tablette du dessus.
Misères
Hier vers 14H00, rue de l'Ecole de Médecine, vu un SDF couché sous un amas de couvertures au pied d'un mur de l'université, avec, devant lui, deux plats gigantesques, l'un garni de tranches de foie gras, l'autre rempli de morceaux de saumon froid mayonnaise, et autour de lui, une nuée de pigeons.
Ce matin, Porte Dauphine, vu une camionnette blanchâtre stationnée le long d'un trottoir, avec les warnings et une petite estrade recouverte d'un tapis rouge pour accéder à l'intérieur.
Ce matin, Porte Dauphine, vu une camionnette blanchâtre stationnée le long d'un trottoir, avec les warnings et une petite estrade recouverte d'un tapis rouge pour accéder à l'intérieur.
jeudi 15 décembre 2011
Carnets 4 Supplique pour être enterré sur la ...
Vous pensez que je suis un rouleau de papier hygiénique qui fait de la résistance ? Vous vous trompez ! Regardez-moi (je suis à gauche à côté de l'autre dodu innocent) : ai-je vraiment une allure de rebelle sur mon réservoir d'eau non potable ? Simplement, c'est déjà un peu déprimant d'être considéré hors d'usage, alors abandonné, ignoré ! Et si j'étais le seul ! Non, une ou deux fois par semaine, j'ai des collègues qui finissent comme moi. De solides travailleurs qui n'ont jamais rechigné à la tâche (ceci étant, de vous à moi : ils n'avaient guère le choix !). Parlons-en de la "tâche" ! Vous voulez des détails ? Vous accepteriez, vous, d'être traité de la sorte ? D'abord on nous empale, ensuite on nous déchire, et enfin..., bon, je vous passe les détails ! Le monde est ingrat. Il y en a qui faisaient les fiers en sortant de la Grande Epicerie, sous prétexte qu'ils embarquaient dans le coffre d'une limousine. J'ten fouterais des limousines ; les riches, quand il faut aller faire sa grosse commission, c'est pas des perles ni du cachemire qu'ils nous font goûter ! Bon, je vais vous pas vous la jouer à pleurer dans son casque. De toute façon vous pouvez pas comprendre. Simplement, ça fait plus d'une semaine que je suis exhibé comme une créature de foire sur cette tablette et je n'en peux plus. Vous me dites que personne fait attention à moi ? Qu'importe ! S'il vous plait : prenez-moi une dernière fois dans votre main, sentez comme je suis léger, je ne vais pas vous mordre, je n'exige rien de plus que ce petit aller simple vers la cuisine. Pourquoi ? Non, pas pour manger, rassurez-vous. Juste pour que vous me déposiez dans la poubelle et qu'on n'en parle plus. Vous refermez le couvercle, là, comme ça, c'est simple, pas d'efforts particuliers...mais voilà que vous êtes déjà reparti, je vais devoir attendre encore plusieurs heures dans le noir, nu, seul, abandonné, en regardant cet autre imbécile, là, dodu sur son porte-je-ne-sais-quoi, prêt à toutes les bassesses et qui fait encore le fier ! Vous ne savez pas ce que c'est pour un rouleau d'être au bout du rouleau !
Charia
Entendu (encore) ce matin à la radio, un débat sur la Charia. Jadis je croyais que la Charia c'était pas terrible au niveau de la tolérance, du droit des femmes, etc. Voilà, qu'on m'incite à croire le contraire, qu'on me raconte que la Charia est soluble dans la démocratie, etc.
Au secours Wikipédia !
Définition : La charia ou charî'a (arabe : الـشَّـرِيعَـة) représente diverses normes doctrinales, sociales, culturelles, et relationnelles édictées par la « Révélation ». Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de droit musulman). La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar').
Soluble ou non ?
La Cour européenne des droits de l'homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001 Refah Partisi c. Turquie, fait « observer l’incompatibilité du régime démocratique avec les règles de la charia »38.
« À l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la Charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l’instauration de la Charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu’ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la Charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses. »
Bon, d'un autre côté, je ne wikipède pas plus loin que le bout de mon nez !
Au secours Wikipédia !
Définition : La charia ou charî'a (arabe : الـشَّـرِيعَـة) représente diverses normes doctrinales, sociales, culturelles, et relationnelles édictées par la « Révélation ». Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de droit musulman). La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar').
Soluble ou non ?
La Cour européenne des droits de l'homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001 Refah Partisi c. Turquie, fait « observer l’incompatibilité du régime démocratique avec les règles de la charia »38.
« À l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la Charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l’instauration de la Charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu’ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la Charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses. »
Bon, d'un autre côté, je ne wikipède pas plus loin que le bout de mon nez !
Le Balzac et la Huchette
Deux institutions, l'une du septième art et l'autre du théâtre, menacées de disparaître. Entendu ce matin à la radio :
Question : à quoi peut bien servir un théâtre ?
Réponse : ? silence, long silence,
et puis quelques minutes plus tard... "on s'en aperçoit quand il n'existe plus"...
Il est toujours possible de devenir "Ami du Balzac" (comme moi !). Il suffit d'aller sur le site du Balzac (et de payer une petite cotisation bien sûr !).
Allez courage !
mercredi 14 décembre 2011
La halle Freyssinet : quel avenir ?
Ce soir, une table ronde à la halle Freyssinet (13ème) animée par quelques défenseurs de cette icône de l'architecture d'ingénieur dont Rudy Ricciotti, l’infatigable zélateur du béton sous toutes ses formes (et en l’occurrence sous la précontrainte), et Michel Virlogeux, polytechnicien et père d'un certain nombre de ponts dont celui de Normandie et la viaduc de Millau.
Certains termes utilisés pour décrire l'oeuvre elle-même ou son auteur méritent d'être consignés ici : "cristallisation d'historicité", "concrétisation de la pensée constructive", "une élégance qui est celle de la pensée", "une étape fondamentale de la construction moderne", "une prévention contre l'haussmannitude ou l'haussmannité".
Au bout du bout, quoi faire de cette halle, enclavée dans un tissu urbain insipide, illisible, fatiguée, en rade en contrebas de la dalle de couverture des voies SNCF ? Alors, voila deux propositions :
- exemplaire : et si on y mettait une école d'ingénieurs ? (c'est vrai : on les déporte toutes dans les champs de betteraves !)
- généreuse : et si on la transformait en logements pour les sans-abris ?
A vous !
Fra Angelico et les maîtres de la lumière
Fra Angelico (1400-1455) était un religieux dominicain et surtout un peintre immense du Quattrocento. Saviez-vous qu'il a même été béatifié par Jean-Paul II en 1982 et proclamé patron des artistes ? Il fit l'essentiel de sa "carrière" à Florence, mais sa très grande notoriété fit que le pape l'invita à Rome où il réalisa plusieurs oeuvres, avant de revenir à Florence. Fra Angelico rompit avec les aplats de la peinture gothique en apportant dans son travail un jeu d'ombres et de lumière novateur et exceptionnel.
L'exposition présentée actuellement au musée Jacquemard-André - une première en France semble-t-il - et dans laquelle quelques oeuvres de Fra Angelico sont installées parmi d'autres peintures de ses disciples, permet de bien réaliser ce que le terme "génie" veut dire.
En particulier, le "Jésus et les instruments de la passion" est d'une modernité remarquable.
L'exposition présentée actuellement au musée Jacquemard-André - une première en France semble-t-il - et dans laquelle quelques oeuvres de Fra Angelico sont installées parmi d'autres peintures de ses disciples, permet de bien réaliser ce que le terme "génie" veut dire.
En particulier, le "Jésus et les instruments de la passion" est d'une modernité remarquable.
dimanche 11 décembre 2011
Carnets 3 Rouleau au bout du rouleau
Et voilà : ça devait bien arriver ! Je n'intéresse plus personne. Il fut un temps encore récent où on me cajolait. Chacun m'effeuillait délicatement en prenant soin de ne pas me blesser. J'avais été choisi pour mon teint - vert pâle - et aussi pour mes origines que j'affichais assez fièrement : 100% viscose naturelle et bio-dégradable. Coquet, j'étais assez fier de ces petites fleurs discrètes qui me donnaient un air printanier et que j'arborais même en hiver. Soupirs. A présent, je suis au bout du rouleau ; inutile et délaissé sur le rebord carrelé et glacial de cette tablette encombrée d'étrangers ; nu comme un vers. Soupirs. Indécent même. La vie m'a créé muet, hélas. S'il en était autrement, mon cri déchirerait l'espace d'une supplique insupportable aux oreilles de mes bourreaux. Je revendique, après une courte vie ancillaire, juste le droit d'être accompagné dignement jusqu'à mon ultime demeure : la poubelle du 1er étage.
samedi 10 décembre 2011
Dernière prise anthropomorphique
Carnets 3 Résolutions
8 octobre 2005
"Hommage à moi-même qui tente de résister aux outrages du temps, lequel vient de me balancer sa 49ème salve en pensant sans doute, une nouvelle fois, me déstabiliser. Résistance. Il faut entrer en Résistance ! Rien de mieux (faute de mieux ?) que de tenter de croire qu'une liste de résolutions - que des bonnes évidemment - correspond au bouclier adapté pour "réparer des ans l'irréparable outrage", et que ce cauchemar d'"un horrible mélange d'os et de chairs meurtris, et trainés dans la fange, / Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux / que des chiens dévorant se disputaient entre eux.", que ce cauchemar, dis-je, puisse s'évanouir dans les vapeurs de l'illusion-résolution.
Donc :
- moins de bon Whisky et moins de bon pinard
- on recommence le sport
- on perd quelques kilos (4 ou 5)
- on travaille moins
- on lit plus
- on se met (remet ?) au dessin
- on est gentil avec sa femme
- on est gentil avec ses enfants
- enfin, on économise pour s'acheter une Aston-Martin."
"Hommage à moi-même qui tente de résister aux outrages du temps, lequel vient de me balancer sa 49ème salve en pensant sans doute, une nouvelle fois, me déstabiliser. Résistance. Il faut entrer en Résistance ! Rien de mieux (faute de mieux ?) que de tenter de croire qu'une liste de résolutions - que des bonnes évidemment - correspond au bouclier adapté pour "réparer des ans l'irréparable outrage", et que ce cauchemar d'"un horrible mélange d'os et de chairs meurtris, et trainés dans la fange, / Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux / que des chiens dévorant se disputaient entre eux.", que ce cauchemar, dis-je, puisse s'évanouir dans les vapeurs de l'illusion-résolution.
Donc :
- moins de bon Whisky et moins de bon pinard
- on recommence le sport
- on perd quelques kilos (4 ou 5)
- on travaille moins
- on lit plus
- on se met (remet ?) au dessin
- on est gentil avec sa femme
- on est gentil avec ses enfants
- enfin, on économise pour s'acheter une Aston-Martin."
Carnets 2 Vespasiennes
8 octobre 2005
"Hommage à mon père qui avait une assez haute considération de ce lieu égalitaire où les grands de ce monde, comme les plus misérables gueux, s'exécutent dans une position semblable, immortalisée par Rodin dans la mythique sculpture du "Penseur".
Figurait ainsi dans les toilettes de mon père, la citation facile suivante :
"C'est ici que tombe en ruines
Les meilleurs plats de la cuisine !"
Mais aussi un plan de Paris, punaisé sur la porte, et sur lequel étaient recensées par un gros point de feutre rouge toutes les vespasiennes de la capitale.
Ayant assez maltraité son corps durant une grande partie de sa vie, celui-ci lui rendait parfaitement la politesse en lui imposant de fréquentes poses urinaires. Ainsi, la contemplation quotidienne de cette "carte de Tendre" devait-elle lui permettre d'enregistrer chacun de ces havres d'aisance, et de rejoindre "subito presto" le plus proche d'entre eux, quand, égaré dans la ville, ses organes de filtration le rappelaient à la pénitence."
"Hommage à mon père qui avait une assez haute considération de ce lieu égalitaire où les grands de ce monde, comme les plus misérables gueux, s'exécutent dans une position semblable, immortalisée par Rodin dans la mythique sculpture du "Penseur".
Figurait ainsi dans les toilettes de mon père, la citation facile suivante :
"C'est ici que tombe en ruines
Les meilleurs plats de la cuisine !"
Mais aussi un plan de Paris, punaisé sur la porte, et sur lequel étaient recensées par un gros point de feutre rouge toutes les vespasiennes de la capitale.
Ayant assez maltraité son corps durant une grande partie de sa vie, celui-ci lui rendait parfaitement la politesse en lui imposant de fréquentes poses urinaires. Ainsi, la contemplation quotidienne de cette "carte de Tendre" devait-elle lui permettre d'enregistrer chacun de ces havres d'aisance, et de rejoindre "subito presto" le plus proche d'entre eux, quand, égaré dans la ville, ses organes de filtration le rappelaient à la pénitence."
Carnets 1
Ce samedi, naissance d'une nouvelle rubrique : "Carnets". Au pluriel, car il y en a des dizaines éparpillés dans différents lieux : maison, campagne, bureau, ..., à différentes places : étagères, tiroirs, WC, ..., dont les pages sont noircies de textes improvisés, de qualité aléatoire. D'ailleurs le terme "carnets" peut être réducteur, car certains textes ont été écrits sur cette partie centrale en carton du rouleau de papier hygiénique que d'aucuns laissent en guise de décoration (ou de tentation à l'écriture ?) dans les toilettes après l'épuisement total du rouleau...
Donc un poème (8/10/05) :
"Histoire incroyable et pathétique
De quelques rouleaux de papier hygiénique
Abandonnés dans un état critique
Sur un rebord horizontalique,
Pour une durée probablement emphytéotique,
Et qui inspire aux divagations rhétoriques
Le passant de passage qui passe,
Empruntant ce noble siège de guerre lasse,
Veillant à ne laisser de traces
Que le fruit de ses délires éparses
Couchés sur le vélin afin que ne s'efface
Ses pensées qu'il rêvait cocasses."
Donc un poème (8/10/05) :
"Histoire incroyable et pathétique
De quelques rouleaux de papier hygiénique
Abandonnés dans un état critique
Sur un rebord horizontalique,
Pour une durée probablement emphytéotique,
Et qui inspire aux divagations rhétoriques
Le passant de passage qui passe,
Empruntant ce noble siège de guerre lasse,
Veillant à ne laisser de traces
Que le fruit de ses délires éparses
Couchés sur le vélin afin que ne s'efface
Ses pensées qu'il rêvait cocasses."
Christian Hauvette Hommage
Hier en soirée à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine s'est tenue une manifestation en hommage à Christian Hauvette, architecte disparu en avril dernier.
J'avais écrit un petit texte au lendemain de sa mort aussi soudaine qu'inattendue car, bien que n'étant pas un proche de Christian, il m'était arrivé à plusieurs reprises de le croiser, d'échanger quelques mots avec lui. En particulier, il m'avait été donné de connaître un très beau moment que j'évoque un peu plus loin (écrit déjà paru dans Everybody Knows en avril 2011).
Pour entrer dans l'intimité de Christian Hauvette, il eut fallu se rencontrer ailleurs ; peut-être sur l'eau, peut-être dans son atelier ou sur l'un de ses chantiers. En tout cas, pas seulement à l'occasion de manifestations au Pavillon ou à la Cité. Il n'était pas utile d'être architecte, même si la communion des vécus reste un facilitateur de relations.
J'ai retenu de cet hommage une réflexion de Myrto Vitart : "Le silence est une dimension de son travail." Francis Soler, complice de tant de ses pairs, dit de lui : "Il se méfiait de tout ce qui pouvait le séduire." Lui, Christian Hauvette, considérait que "l'architecture est une culture de la lutte". Il pouvait aussi confier avant un rendez-vous : "quelle bande de crétins allons-nous être encore obligés de contourner aujourd'hui ?". Je me méfie de cette "culture de la lutte" et de l'a priori sur "la bande de crétins", érigées en dogmes ; ils peuvent conduire au pire si ils sont contaminés par le mépris. Je n'imagine pas que c'était le cas pour Christian Hauvette ; l'anecdote du texte suivant en témoigne.
Christian Hauvette tire sa révérence
Christian Hauvette, Grand Prix National d'architecture, dont les œuvres conjuguaient élégance et rigueur, est parti vers le paradis des créateurs ce week-end.
Nous nous croisions parfois - trop rarement - à l'occasion de ces manifestations qui réunissent les architectes et les amateurs d'architecture, au Pavillon de l'Arsenal ou à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Je le saluais, quand il m'était possible de le saluer ; c'est à dire quand je jugeais que je n'allais pas le déranger. Non que Christian Hauvette fasse partie de ces architectes qui se drapent dans leur notoriété afin de s'entretenir qu'exclusivement avec leurs pairs ou des personnes influentes (on en connait !) ; mais il y avait chez cet homme que j'aurais aimé connaître d'avantage, une certaine réserve, et, quand j'étais en sa présence, je ressentais une impression de justesse, de précision, de culture qui n'invitait pas aux propos superficiels.
Je me souviens tout particulièrement d'une petite discussion en présence (rarissime) d'un professeur agrégé de mathématiques. Contrairement à nous tous qui ne nous intéressons trop souvent qu'à notre "champ de manoeuvre", il s'était longuement entretenu avec cette personne, l'interrogeant sur ce métier qui fait souvent débat (souvent "pauvre débat"), de l'importance des mathématiques - matière de la précision, du concept et, in fine, de l'élégance (encore). Cette discussion nous avait amenés sur les terrains de la musique et de l'art. Le tout en quelques minutes, par une grâce indicible.
J'ai écrit sur le vaisseau très pur qu'il a posé près de la gare d'Austerlitz, presque (on peut regretter ce "presque !) sur les berges de la Seine. Je ne manque jamais de regarder son grand bâtiment de logements en bordure du périphérique près de la Porte de la Chapelle, dans lequel il a introduit, avec beaucoup de délicatesse, quelques touches de bleu profond.
Le marin qu'il était a pris un cap vers l'horizon.
Nous sommes nombreux à être tristes.
Publié par Pergame à l'adresse 09:11
mercredi 27 avril 2011
J'avais écrit un petit texte au lendemain de sa mort aussi soudaine qu'inattendue car, bien que n'étant pas un proche de Christian, il m'était arrivé à plusieurs reprises de le croiser, d'échanger quelques mots avec lui. En particulier, il m'avait été donné de connaître un très beau moment que j'évoque un peu plus loin (écrit déjà paru dans Everybody Knows en avril 2011).
Pour entrer dans l'intimité de Christian Hauvette, il eut fallu se rencontrer ailleurs ; peut-être sur l'eau, peut-être dans son atelier ou sur l'un de ses chantiers. En tout cas, pas seulement à l'occasion de manifestations au Pavillon ou à la Cité. Il n'était pas utile d'être architecte, même si la communion des vécus reste un facilitateur de relations.
J'ai retenu de cet hommage une réflexion de Myrto Vitart : "Le silence est une dimension de son travail." Francis Soler, complice de tant de ses pairs, dit de lui : "Il se méfiait de tout ce qui pouvait le séduire." Lui, Christian Hauvette, considérait que "l'architecture est une culture de la lutte". Il pouvait aussi confier avant un rendez-vous : "quelle bande de crétins allons-nous être encore obligés de contourner aujourd'hui ?". Je me méfie de cette "culture de la lutte" et de l'a priori sur "la bande de crétins", érigées en dogmes ; ils peuvent conduire au pire si ils sont contaminés par le mépris. Je n'imagine pas que c'était le cas pour Christian Hauvette ; l'anecdote du texte suivant en témoigne.
Christian Hauvette tire sa révérence
Christian Hauvette, Grand Prix National d'architecture, dont les œuvres conjuguaient élégance et rigueur, est parti vers le paradis des créateurs ce week-end.
Nous nous croisions parfois - trop rarement - à l'occasion de ces manifestations qui réunissent les architectes et les amateurs d'architecture, au Pavillon de l'Arsenal ou à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Je le saluais, quand il m'était possible de le saluer ; c'est à dire quand je jugeais que je n'allais pas le déranger. Non que Christian Hauvette fasse partie de ces architectes qui se drapent dans leur notoriété afin de s'entretenir qu'exclusivement avec leurs pairs ou des personnes influentes (on en connait !) ; mais il y avait chez cet homme que j'aurais aimé connaître d'avantage, une certaine réserve, et, quand j'étais en sa présence, je ressentais une impression de justesse, de précision, de culture qui n'invitait pas aux propos superficiels.
Je me souviens tout particulièrement d'une petite discussion en présence (rarissime) d'un professeur agrégé de mathématiques. Contrairement à nous tous qui ne nous intéressons trop souvent qu'à notre "champ de manoeuvre", il s'était longuement entretenu avec cette personne, l'interrogeant sur ce métier qui fait souvent débat (souvent "pauvre débat"), de l'importance des mathématiques - matière de la précision, du concept et, in fine, de l'élégance (encore). Cette discussion nous avait amenés sur les terrains de la musique et de l'art. Le tout en quelques minutes, par une grâce indicible.
J'ai écrit sur le vaisseau très pur qu'il a posé près de la gare d'Austerlitz, presque (on peut regretter ce "presque !) sur les berges de la Seine. Je ne manque jamais de regarder son grand bâtiment de logements en bordure du périphérique près de la Porte de la Chapelle, dans lequel il a introduit, avec beaucoup de délicatesse, quelques touches de bleu profond.
Le marin qu'il était a pris un cap vers l'horizon.
Nous sommes nombreux à être tristes.
Publié par Pergame à l'adresse 09:11
mercredi 27 avril 2011
mercredi 7 décembre 2011
Conversation
Cher R.,
Comment peux-tu te compromettre dans un magazine pour bobos cathos cyclistes végétariens non fumeurs et de gauche ? Crois-tu que ton costume Dior peut à lui seul te sauver ?
Ami, Dieu reconnait les siens ! Cela dit, je ne me signe jamais en entrant, mais je me signe toujours en sortant des églises car je suis superstitieux. On ne sait jamais !
Bel hommage en ce moment sur France Culture à ton projet de M.
Merci. Tu as quelque chose à redire j'imagine ?
Je n'ai rien à dire sur les architectures que je n'ai pas vues. Sur ta posture, oui : pourquoi laisser penser que ton talent est une usurpation ? C'est une injure faite à l'architecture car certains vont le croire.
Nombreux par déficit identitaire le croient. Je n'ai plus de patience, plus le temps d'expliquer, et je n'aime plus que les ingénieurs, derniers héros avec les poètes à avoir un projet.
Comment peux-tu te compromettre dans un magazine pour bobos cathos cyclistes végétariens non fumeurs et de gauche ? Crois-tu que ton costume Dior peut à lui seul te sauver ?
Ami, Dieu reconnait les siens ! Cela dit, je ne me signe jamais en entrant, mais je me signe toujours en sortant des églises car je suis superstitieux. On ne sait jamais !
Bel hommage en ce moment sur France Culture à ton projet de M.
Merci. Tu as quelque chose à redire j'imagine ?
Je n'ai rien à dire sur les architectures que je n'ai pas vues. Sur ta posture, oui : pourquoi laisser penser que ton talent est une usurpation ? C'est une injure faite à l'architecture car certains vont le croire.
Nombreux par déficit identitaire le croient. Je n'ai plus de patience, plus le temps d'expliquer, et je n'aime plus que les ingénieurs, derniers héros avec les poètes à avoir un projet.
mardi 6 décembre 2011
Quoi de neuf ? Le monde
Parmi les dizaines de mails quotidiens, ...
Alerte International Mardi 6 décembre 2011
Un attentat anti-chiite fait au moins 54 morts en Afghanistan
Au moins 54 personnes ont été tuées et 150 blessées mardi 6 décembre dans un attentat à Kaboul : l'explosion a visé un sanctuaire chiite lors d'une procession pour la fête sacrée de l'Achoura. L'attaque n'a pas été revendiquée.
Alerte International Mardi 6 décembre 2011
Un attentat anti-chiite fait au moins 54 morts en Afghanistan
Au moins 54 personnes ont été tuées et 150 blessées mardi 6 décembre dans un attentat à Kaboul : l'explosion a visé un sanctuaire chiite lors d'une procession pour la fête sacrée de l'Achoura. L'attaque n'a pas été revendiquée.
lundi 5 décembre 2011
Une rencontre
Ce soir un homme en a rencontré un autre. Ils savaient qu'ils devaient se rencontrer, mais ils se sont ignorés avec attention toute la soirée. Ces hommes s'appréciaient il y a quelques années ; deux au maximum. On peut imaginer que le lieu est un grand musée ; peut-être le plus grand du monde. On dirait qu'ils ont été invités à l'occasion d'une exposition de peinture, la collection d'un mécène inconnu ; prétexte à quelques mondanités. Il y a toujours de belles choses à prendre de ces expositions. Ils en sont convaincus tous les deux. Art et business : un processus comme un autre. Ils ont chacun intégré un cercle d'invités, mais en s'attachant à toujours avoir le dos tourné dans un face à face aveugle et muet. Un instant une journaliste d'une chaine de télé est venue distraire l'Un des deux hommes. Elle lui dit qu'elle montait à cheval dans le bois de Saint-Cloud. Elle aimait par dessus tout les promenades dans les allées gorgées de feuilles mortes. Elle aimait aussi le saumon. Elle pouvait être belle. Son cou était prisonnier d'un collier or jaune et or blanc muni d'une paire de menottes. Un grain de beaute semblait vouloir y faire de la résistance. Surtout son parfum lui rappelait une autre femme. Oubliée, elle, mais pas cette plage où il avait été initié à cette odeur définitive. Plusieurs connaissances ont partagé une coupe avec l'Autre. Le pétillant des bulles. Les toasts au saumon mitraillés d'aneth. Un blinis. De la crème. Une vieille gloire du monde de l'art avait installé son camp de base sur le stand du saumon. L'Un l'observait tenter ponctuellement des assauts vers d'autres félicités : brochettes de bar cru au gingembre, sushis, sashimis, crevettes au soja, ... Mais dans un buffet la foule des amateurs d'art est redoutable. Aussi, c'est avec une précaution de Petit-Poucet, que la vieille gloire revenait de plus en plus définitivement au havre du salminodé. Il observait tout ça. Un critique d'art est venu un instant proclamé que X. était très mauvais. Deux ou trois gastronomes faisaient mine de l'écouter. Cette audience factice paraissait le combler. Et puis, même dans un grand musée où parfois le temps semble vertigineusement arrêté, l'heure tourne pour les humains. Les invités ont commencé à procéder à une évacuation disciplinée du cocktail. Il était tard pour les hommes ordinaires. Ils étaient encore sans regard l'Un pour l'Autre. Progressivement, l'espace s'est rempli de vides. Alors il a bien fallu se retourner. Ils ont échangé quelques paroles d'une convenance ironique ; même pas apprêtées car ils se connaissaient trop. Le Premier a tenté de raisonner le Second. L'Autre lui a ri au nez. Pas méchamment. Le Premier a été étonné de ce qu'il a pris pour un peu de respect. Ils auraient pu se haïr. A quoi bon ? Le Second a posé le décor : "je préfère vendre des pizzas qu'être obligé de courber l'échine. Je me fous des décisions qui seront prises. Je peux vivre six mois sans rien. Qu'ils aillent tous se faire foutre !" "Moi pas", lui a dit le Premier. Il a enchainé : son admiration, pour celui qu'il est, mais pas pour l'autre, celui qui vit dans le mépris de ce qui est étranger à son univers. Il a ajouté dans un murmure, sans bien savoir pourquoi : "Tous les grands artistes sont des fascistes. C'est une femme blonde, grande, inconnue, qui me l'a dit au fond d'une nuit, sur un trottoir de Berlin". Ils ont bu une coupe. Ils ont noyés leurs regrets. Ils ont admiré l'espace vivant de sculptures d'un autre temps que l'on voyait depuis le balcon où ils s'étaient déplacés. Tellement immenses et fortes sous la nuit. Presque irréelles. Certainement inhumaines. Etait-ce un musée où bien simplement l'illusion d'un autre monde ? Ils se sont dit adieu. Ils ont marché l'un à côté de l'autre, en silence. Et ce silence leur était utile.
dimanche 4 décembre 2011
Blogueurs sans bagages
Hermitage Towers
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