Un konbini est l'une de ces superettes ouvertes 24/24 et 7/7 au Japon (mais bientôt ici aussi, ne désespérons pas !). Keiko y est entrée un jour pour trouver un job à temps partiel afin de financer ses études et 18 ans plus tard, elle y est encore, vierge, vieille fille et asexuelle. C'est la rencontre avec un marginal, Shiraha, qui va mettre un petit grain de sable dans la vie parfaitement codifiée de l'employée modèle. Mais derrière ce visage de la normalité se cache une personnalité dont les jugements peuvent paraître totalement anormaux (on a envie de dire a-normaux). Il y a quelque chose de la "Métamorphose" de Kafka dans ce petit récit de moins de 150 pages, sauf que l'héroïne ne se transforme pas en cafard mais en ...
Il parait que "La fille de la supérette" a reçu au Japon l'équivalent du prix Goncourt. Pourquoi pas ? Je n'ai pas été subjugué par le style ; sans doute aussi trivial qu'une ambiance de supérette. Mais après tout, l'histoire aurait-elle été crédible (et lisible) dans un style proustien ?
Ces personnages peuvent-ils être autres que japonais ? La soumission inconditionnelle aux règles de ce petit monde du business quotidien est-il une exclusivité nippone ? Je n'en crois rien. Je peux témoigner de la docilité d'individus face à la seule autorité hiérarchique.
Il est clair qu'après la lecture de ce livre, vous ne regarderez plus le personnel des konbinis de la même façon ; peu importe puisque nous n'allons pas au Japon tous les quatre matins !
A recommander à tous les psy qui ne manqueront pas de qualifier les différentes névroses des personnages principaux.
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