Ci-dessous une lettre à Emmanuel Macron postée sur Facebook le 5 mai 2017.
Je me suis juste trompé de quelques années quant à la date de la révolte.
« Cher Emmanuel Macron,
Je n'ai pas voté pour vous au premier tour car j'ai considéré qu'un autre candidat était porteur d'un projet pour la France plus à-même de relever les défis qui seront les vôtres si demain, comme je le souhaite à présent, vous êtes investi de la lourde charge de conduire notre pays.
Quels sont ces défis ? Vous les connaissez parfaitement, mais nous n’avons peut-être pas la même hiérarchisation des priorités.
En premier lieu l'écologie : la politique a pour vocation d'agir sur l’avenir, mais que vaudront nos stratégies si nous détruisons la vie sur notre planète à un horizon possible de la fin du 21e siècle ?
En second lieu les conflits, qu'ils soient de nature politique, économique ou religieuse : la France n'est ni une terre isolée ni une forteresse, et il est vain d'imaginer que nous pouvons sans risque extrême fermer les yeux et nous boucher les oreilles sur les victimes des luttes, quelles que soient leurs origines.
En troisième lieu, la répartition du travail : c'est une injustice et l'un des facteurs principaux de tension dans notre société, mais pas seulement : la révolution de demain, celle de l’intelligence artificielle et de la robotique, va bouleverser notre rapport au travail et on se leurre en imaginant qu’il y aura de l'emploi pour tous et en quantité comparable à notre époque, même avec 10% de chômeurs.
Pour relever ces défis, vous aurez besoin de beaucoup d’intelligence (mais nous savons que vous n’en manquez pas), c’est-à-dire cette capacité à voir loin tout en considérant le quotidien ; ainsi, par exemple ne pas accepter la fatalité de situations absurdes héritées d’un ordre ancien (la financiarisation, le nucléaire, etc.).
Cher Emmanuel Macron, j’ai envie de faire confiance à votre jeunesse, à cette intelligence dont vous avez fait preuve dans le débat face Mme Le Pen. Mais demain vous devrez être très bien entouré, justement conseillé et surtout éviter les courtisans.
On vous donne, en vous portant au pouvoir, la possibilité de faire une révolution douce ; mais surtout : n’oubliez personne en route et ne désespérez pas cette France que traquent les forces de l'exclusion et du repli sur soi, sinon dans cinq ans vous serez comptable devant l’Histoire d’une révolution violente et sinistre.
J’aimerais enfin, Monsieur le Président, vous faire partager cette phrase magnifique, écrite en 1930, de l’architecte Mies Van der Rohe : « Il est important pour toute époque, y compris la nôtre, de donner à l’esprit l’occasion d’exister. »
Vous avez l’intelligence, donnez cette occasion à la France.
Salutations distinguées. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire