lundi 3 septembre 2012

Common Ground Venise (Part 2)



Quoi d'autre ? Le film de Wim Wenders sur Peter Zumthor visible à l'extrémité ultime (ça existe ?) de l'Arsenal, au rez-de-chaussée d'une tour en brique guettant l'entrée du chenal de guerre. L'architecte d'Haldenstein (petite bourgade sentant l'étable des environs de Chur en Suisse) est suivi dans son atelier où on le voit tour à tour dessiner, scruter l'intérieur d'une maquette, en élever une autre pour tenter de mesurer l'effet d'un revêtement, se faire un café pieds nus, guider une collaboratrice, se relaxer derrière son bureau en réglant le son de sa chaîne Hi-fi. Zumthor parle et rit... même (Zumthor rit ?).
Et puis on sort de la mini salle obscur qui - succès oblige - sent un peu la transpiration (tendance, entrée de la Mosquée Bleue à Istanbul), et le soleil nous saisit. Nous faisons quelques pas et dans un mirage apparait le Maître lui-même, tout vêtu de bleu (ample chemise et ample pantalon bleus de toile légère), les lunettes qui pendent sur son torse, et une démarche inimitable (des pas assez longs qui semblent glisser sur le sol). On ne se précipite pas pour lui serrer la main ni pour lui faire savoir qu'il n'existe probablement pas - mais nous n'avons pas la prétention d'avoir visiter tous les lieux de la terre - un espace contemporain aussi sublime que ses thermes dans l'eau desquels nous nous épanouissions il y a encore quelques semaines... On ne se précipite pas, et on le regrette encore !...
On se reprend car "Common Ground" c'est justement tout le contraire de la "fanitude" et de la "starisation" : "I wanted to encourage my colleagues to react to the prevalent professionnal and cultural tendencies of our time that place such emphasis on individual and isolated questions." dixit David Chipperfield (l'architecte, pas l'effaceur de semi-remorques !).
Quoi d'autres ? Le Pavillon français où, bien que tout soit traduit en français, on ne comprend pas bien qu'est ce que tout ce qu'on a voulu nous dire, sauf que c'est trop grave. 1er slogan : "Place à l'action locale, stop au générique !..." OK, mais suis pas certain que mon pharmacien.... 2ème slogan : "il vaut mieux être grand et ensemble que petit et chacun pour soi". Bon, j'avoue : c'est facile.
Voûte en vases de brique

La très belle installation grandeur nature d'Anupama Kundoo qui nous permet de pénétrer dans des espaces construits par des jeunes étudiants et des villageois indiens,  à partir de matériaux en terre cuite (mais du cru quand même !) ou de récupération assemblée avec des techniques ingénieuses mises au point par Anupama (architecte, enseignante et auteure d'un ouvrage sur l’œuvre de Roger Anger).
Coques sensuelles ?
On passe sur l'ode à la sensualité débridée des coquilles de LA Pritzker Price qui (dixit l'auteure, avec modestie) s'inscrit dans la lignée des grands pionniers de l'élégance structurelle que sont Otto Frei ou Heinz Isler ; ode qui parvient quand même (performance) à se raccrocher au thème de la biennale (c'est vrai que "Common Ground", ça peut brasser assez large !).
On remarque au détour d'une installation un dessin représentant Léonard Cohen (???).
Les russes tentent de rigoler avec le soviétisme (l'humour russe, moi je m'en méfie !).

Pavillon Russe
On passe sur les installations ou pavillons qu'on n'a pas compris (un certain nombre), et ceux qu'on a pas visités (un nombre certain), et on s'arrête un instant sur l'un des plus "ouf" : celui d'Israël.
Imaginez deux étages de gadgets, de photographies et de mini installations ; chacun de ces objets, symbole d'un évènement-clé des relations entre Israël et les USA, est accompagné d'une étiquette avec un prix ; au mur un slogan en grosses lettres affirmant qu'Israël est le porte-avions insubmersible des Etats-Unis au Moyen Orient ; en résumé, une dénonciation radicale de la dérive d'Israël des idéaux socialistes de sa création au consumérisme le plus absolu. Ajoutez une pointe d'humour supplémentaire : à la sortie, un panneau indicateur de la direction du pavillon américain...
Eh oui : lui-même ! Léonard Cohen !

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