dimanche 10 juillet 2011

Quoi de neuf ? Weimar !


Weimar est une ville tranquille du land de Thuringe en Allemagne. Elle est située sensiblement à égale distance (270 km) de Francfort et Berlin ; au Nord-Est de la première et au Sud-Ouest de la seconde. Une rivière au cours calme et mesuré, l'Ilm, semble frôler la ville dans une sorte d'attention délicate, invitant ses habitants et les gens de passage à la contempler dans un parc au charme romantique. Goethe qui est ici chez lui, fut un promeneur assidu des berges de l'Ilm. Sans doute Schiller - un autre hôte de prestige de Weimar - trouva-t-il dans ces paysages bucoliques l'inspiration poétique.
L'atmosphère qui se dégage de ses rue pavées, souvent plantées d'arbres aux frondaisons agréables, des places aux allures impériales ou d'autres, plus intimes, agrémentées d'une modeste fontaine, invite à la curiosité des sens.
Les attelages des calèches qui sillonnent la ville aux heures d'affluence touristique martèlent sur le pavé un ostinato aux accents aristocratiques.

Il n'est pas rare qu'au détour d'une ruelle, les fantômes de Bach, Liszt ou Chopin égrainent pour vous quelques notes de musique qui donnent à la flânerie un charme supplémentaire.

La place de l'hôtel de ville présente quelques façades reconstruites dans le style d'avant la folie nazie : pignons à redans, poutres aux couleurs vives, volutes, sculptures naïves, ... L'Hôtel Eléphant qui siège sur cette place affiche au contraire une très grande retenue, comme si la liste impressionnante des clients illustres de cette institution, souvent hommes de lettres - Thomas Mann Hemingway, Heinrich Böll,Thomas Bernhard, etc. - lui épargnait définitivement l'exercice de la séduction architecturale. Mais il faut y entrer, pousser les tristes battants de verre qui se sont substitués à l'ancienne porte à tambour en acajou (laquelle trône dans le hall, désormais muette et inutile), et jeter un oeil aux espaces de réception décorés dans le style germanique des années 30-40 : grands espaces, rigueur géométrique, marbres et bois sombres, luminaires aux lignes épurés, ...
Dommage que les porte-clés des chambres ne soient pas en vente ; et dommage qu'il soit répréhensible de les voler ! (ils ne vous font pas penser à quelque chose ?)

Weimar, c'est aussi le Bauhaus, cette formidable invention de l'architecte Gropius qui voulait développer les correspondances entre arts et réalisation. Jugée subversive l'université sera dissoute par les nazis en 1937.
A propos de nazis. A quelques dix kilomètres à peine de cette quiétude culturelle ils avaient étudié, conçu, construit avec une application autant laborieuse que démoniaque le camp de Buchenwald. On peut y voir les vestiges d'un mini zoo de rocailles réalisé pour l'agrément des enfants des gardiens SS, placé à quelques mètres de l'enceinte de barbelés et de la sinistre place de l'appel.
La culture n'est en aucun cas un rempart suffisant à la barbarie.


"A chacun selon son du"

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