dimanche 24 juillet 2011

Quoi de neuf ? Bilbao ! Matière du temps.



Bien sûr Bilbao, c'est d'abord le "Guggenheim" qui, avec ses 14 années d'existence, n'a pas pris une seule ride, vieillit très bien - contrairement à certaines "oeuvres" architecturales qui laissent imaginer leur délabrement futur, même avant le terme de leur garantie décennale. On peut trouver un peu gauche cette marquise plantée sur le haut d'un pilier trop lourd côté fleuve, et peut-être regretter un ou deux autres détails, mais l'ensemble témoigne d'une fulgurance géniale (n'ayons pas peur des pléonasmes !) tant dans le choix du site et son dialogue avec ce pont un peu kitsch, que dans l'exercice de drapés de titane qui réinvente la statuaire baroque, et jusqu'aux espaces intérieurs dont on n'achève jamais de découvrir les perspectives tourmentées.
Dans l'espace que Franck Gerhy avoue avoir conçu pour l'oeuvre sculpturale de Richard Serra, celle-ci parait sublimée dans un volume à sa mesure, d'un blanc immaculé. Dans la confrontation entre art et architecture où le visiteur est un acteur essentiel, s'établit une dimension à la fois matérielle et spirituelle. "Matière du temps", nom que Serra a donné à ces oeuvres de métal gigantesques, révèle une certaine intimité de l'espace et du temps en proposant des parcours où se mêlent les notions de fini et d'infini - enceinte / horizon - où se conjuguent l'écho des forces telluriques d'une matière domptée et la délicatesse d'une courbe rouge-orangée, ou le mystère d'un mur noir-scarifié.

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