lundi 12 octobre 2009

Parole de terre, Une initiation africaine de Pierre Rabhi


C'est tout à fait par hasard que je me suis emparé de cet ouvrage que Joseph avait apporté lors de notre dernier échange littéraire. Il en avait assez peu parlé. Quelques clins d'oeil entendus à sa complice, ..., mais rien de plus.
Préface du regretté Yehudi Menuhin, ce grand violoniste sage qui disait ces quelques mots qui sont les rares mots que j'ai retenus par coeur, sans aucun effort : "C'est un défaut humain que de croire que le groupe auquel on appartient est le plus fort et que les autres ne valent rien."
Pierre Rabhi, sage également, nous invite à méditer sur la relation intime qui existe - et doit à tout prix subsister - entre l'homme et la terre ; la "Terre-mère", comme il l'appelle. Il le fait par le truchement d'une conversation entre l'auteur et un vieil homme africain, Tyemoro, au fond de sa case, dans un village appauvri par l'illusion du progrès. On devine qu'il s'agit d'un pays comme le Burkina Faso, ou peut-être le Mali. Tyemoro parle lentement, des égarements de notre civilisation qui a perdu le sens et la mesure des choses essentielles, du bonheur confondu avec l'accumulation de richesses, du progrès sans raison qui oublie le rythme du temps, de l'équilibre entre la vie et de la mort, ... Il prolonge son discours par le témoignage d'un jeune homme africain, Ousséini, qui est allé chez les blancs, a étudié, était promis aux plus hautes destinées (c'est à dire à participer au pillage de ses frères), et qui choisi d'aider son peuple en respectant ce lien indicible entre l'homme et sa terre d'origine.
Ousséini, après avoir présenté tout le travail qui avait été réalisé dans son village, et l'harmonie qui y règne maintenant, dit, en guise de conclusion : "Il nous reste cependant à trouver notre place dans le monde. Une chose est sûre : nous n'avons pas besoin de votre croissance économique car elle est équivoque, elle nous a ruinés et continuera de ruiner la planète entière. Les temps qui viennent seront décisifs et si vous-mêmes ne réussissez pas à vous débarrasser de cette ogresse, elle vous dévorera aussi, avec vos présidents, vos financiers, vos politiciens et tout le reste."

1 commentaire:

  1. Eh oui! J'ai eu cette même impression de sagesse en écoutant un chef du village dogon qui parlait de ce qui le préoccupait.
    Le problème de qa vie entière avait été de trouver de l'eau, de creuser et de trouver de l'eau. Quoi de plus simple et quoi de plus fondamentale. Sans eau, il n'y a pas de vie. Sans eau, la terre ne vaut rien !
    Je revois encore le regard de cet homme, il vivait sa vie comme une évidence, avec une simplicité extrême et une dignité qui vous rend fier d'être un homme.
    On ets loin de la City et de Wall Street !

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