lundi 26 octobre 2009

La peste


"Ah ! celui-là, au moins, était innocent, vous le savez bien !" C'est le docteur Rieux qui jette à la face du prêtre Paneloux son refus de croire en un Dieu qui permet que des innocents meurent en souffrant : "Non, mon père, dit-il. je me fais une autre idée de l'amour. Et je refuserai jusqu'à la mort d'aimer cette création où des enfants sont torturés."
Ces phrases me ramènent plus de 35 ans en arrière alors que nous étudiions ce roman mythique de Camus.
La peste, métaphore du nazisme, quand Camus l'a écrit. Mais aujourd'hui, quel est le visage de la peste ? Camus achève son oeuvre par cette phrase d'une force absolue dans laquelle on retrouve un plaidoyer pour la lecture - et sans doute l'instruction, la culture - et une mise en garde vibrante pour nous autres habitants des cités radieuses.

"Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et que l'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparait jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi (...) et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse."
Quel livre !

2 commentaires:

  1. Merci pour ce rappel.
    J'ai relu l'Etranger récemment. Un grand bonhomme ce Camus !

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  2. J'ai relu l'Etranger également il y a quelques mois. Je connais au moins 3 autres personnes en dehors de nous, dans mon entourage, qui ont relu Camus ces derniers temps. A creuser !

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