Voilà l’une des vertus du magasin de presse de la gare de Bécon les Bruyères : vous faire découvrir un polar, plutôt bien bâti, tant sur le plan du style que du scénario.
Le personnage principal, Corso, est un ancien plus jeune commissaire d’Italie et, présentement, professeur d’histoire et d’italien (ça ne s’invente pas !). Il ne boit pas, ne fume pas, ne saute pas sur toutes les jolies femmes et porte des vieilles sandales en cuir sur des chaussettes. C’est un taiseux, bien sûr. Sa femme a été sauvagement assassinee par un tueur en série dénommé « Automnal », et, simultanément, sa fille a disparue ; il y a de cela 20 ans. A partir de là, il est parti en vrille d’où sa démission de la police et son intégration dans l’enseignement (d’aucuns pourraient y voir une chute de Charybde en Scylla). Et puis voilà qu’il se met à recevoir des lettres provenant de différents endroits de la planète, chacune contenant un fragment de la chanson de Cohen. Mais dans la dernière, l’expéditeur a commis une erreur…
J’ai retenu 2 belles phrases (mais il y en a des dizaines) :
« La voix de Brassens tressait dans une chanson gaie les lambeaux d’un amour bien triste », et : « Le bâtiment, qui devait avoir été convenable autrefois, à voir ses vestiges, avait capitulé devant les mauvaises habitudes. La boîte de dératisation à un mètre de ses sandales résumait tout le processus. »
Quoi vous dire de plus ? Ce matin les quelques « habitués » présents se doraient la pullule sous les caresses insistantes d’un soleil d’une générosité douteuse pour un 3 février. Peut-être faudrait-il approvisionner des chaises longues ?
« Caramba, encore raté ! » JM m’a dit d’un air triomphant que j’avais encore raté samedi sa copine… Sa copine, c’est Julie D. qui est venue faire un coucou à son libraire préféré. Si elle veut figurer dans l’intertitre de cette œuvre d’anthologie, il va falloir qu’elle se dépêche (à me rencontrer), car la 100eme et ultime chronique pointe le bout de son nez !
Je suis resté en tout et pour tout une dizaine de minutes à profiter de la compagnie de mes amis, mais ils ont eu le temps de m’alerter sur le sous-sol de La Défense (un vrai gruyère), m’interroger sur le pourquoi que dans ces conditions les tours ne s’effondrent pas, s’interroger encore sur le pourquoi qu’on en construisait encore vu que la plupart sont vides ; évoquer les dangers et l’ineptie des pistes cyclables, les taxes qu’Ubu-Trump va nous balancer et la contre-attaque qu’on va lui renvoyer dans les dents (il nous taxe, on le taxe… mais attention père Ubu : trop de taxes tue la taxe, c’est bien connu).
Cet après-midi, nous avons parcouru les allées du bois de Saint-Cloud qui ne sont qu’à 1/4 d’heure de la gare de Bécon (le centre du monde ! Mais je l’ai déjà dit). 10,4 km ! Magnifique. Depuis la terrasse de la Balustrade, nous avons admirer Paris, la plus belle ville du monde, malgré le voile de pollution qui donnait à cette belle carte postale un sfumato inquiétant.
Nous avons découvert la sortie d’une école privée, l’Institution St Pie X : religieuses en drapé blanc et voile noir (des dominicaines) et jeunes filles en jupe grise et veste bleue marine. Un article du Monde m’a renseigné sur cette officine du communautarisme catho-tradi de l’ouest parisien qui a biberonné plus d’une militante d’extrême-droite… Que j’aimerais pouvoir assister à quelques cours ! Ça me remettrait peut-être dans le droit chemin…
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