Un petit crachin irlandais me cueille à la sortie de mon domicile. Un air humide de Connemara flotte sur Bécon et sa banlieue.
En marchant pour rejoindre la gare - mais impossible de m’y arrêter pour saluer JM, je ne suis pas en avance pour un rendez-vous parisien - je pense (tel un roseau). Je pense que ce serait un miracle si nous découvrions sur l’une des planètes de notre système solaire, ne serait-ce qu’une seule de ces minuscules brins d’herbe qui contaminent les joints des trottoirs et que le cantonnier s’applique à éradiquer avec un instrument qui s’apparente à une binette-crochet.
Sur le trajet, deux choses étranges : un drapeau français (vestige probable des JO) qui flotte au-dessus d’un abri de SDF et un autre drapeau à l’allure officielle, mais celui-ci de la République Populaire de Chine, planté devant un restaurant chinois de l’avenue de l’Opera.
Le jardin du Palais-Royal est une nouvelle fois non accessible au public ; la raison : défilé de la Fashion week. Il faut sans doute remplir les caisses de la Ville de Paris ; la dangereuse gauchiste, Lucie Castets, s’étant employée à les vider pour financer des projets inutiles (et surtout pas pour boucher les trous dans la chaussée de Mme Hidalgo et dératiser la capitale !).
Jean-Marie, mon coiffeur, m’a recommandé plusieurs films dont « Tatami », « Le fil » et « Septembre sans attendre ». Mais surtout « Tatami ». Et puis aussi l’expo à Beaubourg sur les surréalistes. Cet été, il a visité à Antibes la maison récemment rénovée (2022) d’Hans Hartung, le chef de file de l’art informel, et d’Anna-Eva Bergman son épouse, peintre également. Il est allé me chercher son portable et m’a montré les photos de la maison, oeuvre des années 70 de l’architecte méconnu, Mario Jossa, qui fut l’un des associés de Marcel Breuer, le célèbre architecte du Bauhaus. Voilà : non seulement Jean-Marie coupe remarquablement bien les cheveux, mais, en plus, il m’informe de ses derniers coups de cœur culturels !
En revenant à Bécon, j’ai quelques minutes pour saluer JM qui finit sa matinée, une cigarette à la main sur le pas de sa porte guillotine. Il me parle de ses vacances d’été à Batz-sur-Mer lorsqu’il était enfant et que lesdites vacances duraient encore 2,5 mois. C’est que je lui ai parlé de La Baule où je pars demain pour le week-end. Il m’a fait la moue en entendant « La Baule ». Il préfère Le Croisic et Le Pouliguen, et il a embrayé sur Batz. On aurait cru les paroles des « Vacances au bord de la mer » de Michel Jonasz.
Je ne vous ai pas parlé des « habitués » car, compte-tenu de l’heure tardive (12h15), ils sont repartis dans leurs pénates (divinités romaines protectrices du foyer).
J’ai vu les 4 épisodes du documentaire sur Léon Blum (sur la Cinq) : Remarquable !
C’est ainsi que les hommes vivent.