Dans « Tous, sauf moi », le 3eme et dernier roman de l’autrice italienne de 60 ans, Francesca Melandri, celle-ci évoque les heures sombres de la colonisation de l’Ethiopie par l’Italie mussolinienne à travers la vie d’Attilio Profeti, un père de famille dont la fille, Ilaria, découvre progressivement le passé trouble, avec l’arrivée impromptue d’un africain qui prétend être son neveu, le petit-fils caché de son père.
Le voile se lèvera, par touches successives, sur un vieillard âgé de 97 ans, séducteur et opportuniste chanceux, qui a passé sa vie à tromper son monde, se compromettant avec le régime fasciste tout en se disant résistant, agissant en dépit de toute morale, complice de la pire politique raciste à l’encontre des africains. Ce portrait, ainsi que la période mussolinienne, sont mis en perspective des agissements de Berlusconi, un autre mystificateur, et des politiques actuelles à l’encontre des migrants.
Certaines scènes de « pacification des indigènes » sont décrites avec des images à la limite du supportable.
Francesca Melandri dresse une formidable galerie de personnages, le plus souvent désespérante pour la nature humaine, mais où percent certaines figures magnifiques d’humanité.
D’aucuns considèreront ce roman comme « wokiste » car l’autrice y livre un réquisitoire implacable contre le colonialisme et le néolibéralisme.
C’est juste une œuvre littéraire magnifique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire