Retour à Becon après plusieurs semaines de road -trip, essentiellement dans le quart sud-ouest de la France. Le kiosque, ce matin, vers 9h30. 4 ou 5 des habitués sont là : Philippe et Martine son épouse, Pascal le biker et Utah, Mélanie et Anne-Marie (cette dame dont, misère de misère, j’avais oublié le prénom… si aimable, cultivée et piquée d’humour). Ce n’est pas vraiment une surprise, et c’est sympathique de retrouver cet échantillon de communauté. On me demande si les vacances sont finies, si elles se sont bien passées et où je suis allé. Mes réponses sont, dans l’ordre : Non, Oui et entre l’île de Ré l’Espagne et Biarritz en avouant que mon empreinte carbone en a pris un sacré coup. Je me concentre sur l’Espagne en vantant la beauté de Saragosse et la profusion de monastères et d’églises de cette région qui recèlent tous des trésors architecturaux. La conversation s’anime et se poursuit sur toute la péninsule ibérique. On recherche la ville dont les aciers sont fameux (Tolède a dit cette dame sans prénom pour l’heure). On déplore le bétonnage de la côte vers Malaga. Séville, Cordoue, Barcelone et la Sagrada Familia que la fille de Pascal n’a pas pu visiter parce que le bâtiment la stresse. Philippe et Martine projettent de « faire » Barcelone. J’évoque le surtourisme. Ils iront en mars, à une période moins fréquentée. A voir. Les voisins portugais ne sont pas en reste. Lisbonne, Porto, les avis sont partagés sur la plus belle de ces deux villes. Pour ma part, je donnerais un petit avantage à la seconde. Ce que Pascal et Philippe semblent apprécier le plus c’est la générosité des plats de la cuisine lusitanienne. Personne (pas même moi qui pourtant m’en régale dès que je le peux) se souvient du nom de ces petits gâteaux au flan et à la cannelle que l’on déguste à Bellem (des pastel de nata ! Ça m’est revenu plus tard). Je perds la mémoire. Anne-Marie arbore un badge « United States of America, sans autre raison que parce qu’elle le trouve beau avec ses étoiles et la statue de la liberté. Pascal confirme la beauté du « Stars and Stripes ». On évoque Elon Musk. De l’avis général, c’est un malade. Un génie, certainement. Mais un fou furieux. Pourquoi l’Australie s’invite-t-elle dans la conversation ? Anne-Marie me parle avec des sourires dans les yeux d’une fête à laquelle elle a été invitée dans un palais à Ankara. Une fête organisée par un jeune couple de sa famille qui se s’est connu à Singapour et qui vit maintient à Sydney. On a presque fait le tour du monde si j’ajoute que Philippe et Martine vont au Canada en septembre. Aller impérativement au « Baggel etc. », Place du Portugal à Montréal et demander à ce qu’on passe une chanson de Leonard Cohen ! (Là, c’est moi qui donne ce conseil !)
J’interromps la promenade virtuelle autour de la planète pour me renseigner si ce petit monde est au courant que Becon-les-Bruyeres est maintenant célèbre. On me regarde avec des yeux qui disent non. Mes amis ne lisent pas « Le Monde ». Mais c’est la saga de l’été, les amis ! Passionnante, l’histoire de ce photographe mystérieux domicilié au 36, rue du 22 Septembre, qui a pris, durant l’occupation allemande, pas moins de 700 photos (certainement plus) ; des clichés assortis de commentaires écrits - plutôt critiques - sur lesquels on voit l’occupant défiler, encadrer des prisonniers, surveiller des convois de wagons, etc. Autant d’actes interdits par les allemands, et punis de la peine de mort ou de la déportation pour le contrevenant. Raoul Minot, puisqu’il s’agit du fameux « photographe mystérieux de Bécon », travaillait au magasin du Printemps. Il a été dénoncé auprès de la police par une lettre anonyme. Arreté, il a été déporté à Buchenwald d’où il n’est jamais revenu. La découverte de l’identité de ce « résistant » un peu curieux a nécessité 4 années d’enquête au journaliste du « Monde ». Un mélange de recherche rigoureuse et une belle part de hasards chanceux.
Mélanie, elle, n’est pas partie en vacances depuis 13 ans. Tout le monde autour de la table l’encourage à aller, tiens, par exemple, à Deauville. La mer, Mélanie en rêve. Et ce n’est pas trop cher, un aller-retour en train. Peut-être 20€. Et pourquoi pas dormir sur la plage !
Mais Mélanie doit veiller sur sa grand-mère. Je suis certain qu’on va réussir à lui faire laisser sa grand-mère une journée. Quelqu’un suggère de lui administrer des somnifères !
Je n’ai pas parlé de notre passeur, Jean-Michel. Il est parti en vacances 15 jours. Où ? Je l’ignore, mais on le saura bientôt.
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