vendredi 30 août 2024

Ce matin au kiosque 49 - Contredanse, Cazeneuve, Raoul Minot (encore), l’assumé Mac-Macron

Fréquentation très anecdotique du kiosque depuis mon retour. La cause en est mon indisponibilité aux heures des « habitués » (10H-10H30) liée à ma semaine de garde de mes petits-enfants.

Je suis quand même parvenu hier à venir faire faire un peu de vélo sur le parvis de la gare à ma petite-fille et saluer Pascal et M. Chausson. Avant-hier, j’ai croisé Pascal à la queue chez le boulanger. Ce matin, j’ai réussi à m’extraire de mes obligations grand-parentales au prétexte d’aller chercher le pain sous la pluie. Que ne faut-il pas imaginer !

Autour de la table, il y avait Philippe et Martine, Pascal et Utah, ainsi qu’un autre couple que je ne connaissais pas. Pascal s’est fait prendre pour excès de vitesse en ville. Où est le temps où il défiait des motards entre la Boule et l’Etoile au guidon de sa VMax sans avoir la moindre prune ? Philippe a fait pas mal quand lui et tous ses passagers ont fait des grands coucous à un radar en sortie d’agglomération en pensant que c’était limité à 90km/h, alors que c’était 80 !

Il pleut et les avis sont partagés autour de la table sur la fiabilité des services météo. Pascal nous fait partager, lui, le bonheur de sentir ces parfums que nous offrent les arbres sous la pluie. Un poète ! Martine et Philippe partent le 9 septembre pour le Québec. J’ai confirmé mes recommandations pour le détour par la Place du Portugal et le restaurant Bagel etc… à Montréal où Cohen (Leonard) avait ses habitudes quand il demeurait dans une grande maison donnant, précisément, sur cette place. 

Nous aurions pu débattre sur les atermoiement de Macron concernant la nomination du 1er ministre. Ce sera (je l’avais annoncé de longue date) Cazeneuve. A confirmer dans les prochains jours. On aurait pu aussi échanger sur la signification du verbe « assumer », par exemple quand Macron dit « J’assume », à propos de l’octroi de la nationalité française à un milliardaire russe, PDG d’un réseau permettant à toute la criminalité du monde d’échanger en toute impunité, et accuser de violences sur l’un de ses enfants. Cette disposition exceptionnelle, refusée à des travailleurs immigrés qui travaillent et paient leurs impôts en France, est en revanche délivrée par simple volonté du prince à des gusses comme ce type de 40 ans, apatride fiscal, qui se fait du pognon grâce aux agences de pub qui se foutent pas mal d’être regardées par des pedocriminels ou des gens de la mafia ! « J’assume ».

J’ai écouté tous les épisodes de la « saga Raoul Minot » : formidable. J’ai écrit à Philippe Brossard, le journaliste qui a enquêté pendant 4 années pour découvrir l’identité du mystérieux photographe aux 700 photos prises sous l’occupation entre juin 40 et l’été 42, pour lui faire part de mon intérêt pour son travail. Il semblerait qu’il y ait actuellement un courant qui s’intéresse aux « gens de peu » (les « sans-dents » aurait dit Hollande en bon socialiste et « ceux qui ne sont rien », aurait-dit notre Mac-Macron, l’assumé de l’Elysee) ; « la voix des invisibles » sur France Culture et LSD sur France Inter.

A noter : « Ce matin au kiosque 3 » où il était fait mention de la « petite grande dame de Bécon » bat tous les records d’audience de ces 49 épisodes avec 218 lectures !

Prochain rendez-vous au kiosque, fin septembre.

C’est ainsi que vivent les hommes.

vendredi 23 août 2024

Ce matin au kiosque 48 - Espana, Raoul Minot, Deauville pour M.

Retour à Becon après plusieurs semaines de road -trip, essentiellement dans le quart sud-ouest de la France. Le kiosque, ce matin, vers 9h30. 4 ou 5 des habitués sont là : Philippe et Martine son épouse, Pascal le biker et Utah, Mélanie et Anne-Marie (cette dame dont, misère de misère, j’avais oublié le prénom… si aimable, cultivée et piquée d’humour). Ce n’est pas vraiment une surprise, et c’est sympathique de retrouver cet échantillon de communauté. On me demande si les vacances sont finies, si elles se sont bien passées et où je suis allé. Mes réponses sont, dans l’ordre : Non, Oui et entre l’île de Ré l’Espagne et Biarritz en avouant que mon empreinte carbone en a pris un sacré coup. Je me concentre sur l’Espagne en vantant la beauté de Saragosse et la profusion de monastères et d’églises de cette région qui recèlent tous des trésors architecturaux. La conversation s’anime et se poursuit sur toute la péninsule ibérique. On recherche la ville dont les aciers sont fameux (Tolède a dit cette dame sans prénom pour l’heure). On déplore le bétonnage de la côte vers Malaga. Séville, Cordoue, Barcelone et la Sagrada Familia que la fille de Pascal n’a pas pu visiter parce que le bâtiment la stresse. Philippe et Martine projettent de « faire » Barcelone. J’évoque le surtourisme. Ils iront en mars, à une période moins fréquentée. A voir. Les voisins portugais ne sont pas en reste. Lisbonne, Porto, les avis sont partagés sur la plus belle de ces deux villes. Pour ma part, je donnerais un petit avantage à la seconde. Ce que Pascal et Philippe semblent apprécier le plus c’est la générosité des plats de la cuisine lusitanienne. Personne (pas même moi qui pourtant m’en régale dès que je le peux) se souvient du nom de ces petits gâteaux au flan et à la cannelle que l’on déguste à Bellem  (des pastel de nata ! Ça m’est revenu plus tard). Je perds la mémoire. Anne-Marie arbore un badge « United States of America, sans autre raison que parce qu’elle le trouve beau avec ses étoiles et la statue de la liberté. Pascal confirme la beauté du « Stars and Stripes ». On évoque Elon Musk. De l’avis général, c’est un malade. Un génie, certainement. Mais un fou furieux. Pourquoi l’Australie s’invite-t-elle dans la conversation ? Anne-Marie me parle avec des sourires dans les yeux d’une fête à laquelle elle a été invitée dans un palais à Ankara. Une fête organisée par un jeune couple de sa famille qui se s’est connu à Singapour et qui vit maintient à Sydney. On a presque fait le tour du monde si j’ajoute que Philippe et Martine vont au Canada en septembre. Aller impérativement au « Baggel etc. », Place du Portugal à Montréal et demander à ce qu’on passe une chanson de Leonard Cohen ! (Là, c’est moi qui donne ce conseil !) 

J’interromps la promenade virtuelle autour de la planète pour me renseigner si ce petit monde est au courant que Becon-les-Bruyeres est maintenant célèbre. On me regarde avec des yeux qui disent non. Mes amis ne lisent pas « Le Monde ». Mais c’est la saga de l’été, les amis ! Passionnante, l’histoire de ce photographe mystérieux domicilié au 36, rue du 22 Septembre, qui a pris, durant l’occupation allemande, pas moins de 700 photos (certainement plus) ; des clichés assortis de commentaires écrits - plutôt critiques - sur lesquels on voit l’occupant défiler, encadrer des prisonniers, surveiller des convois de wagons, etc. Autant d’actes interdits par les allemands, et punis de la peine de mort ou de la déportation pour le contrevenant. Raoul Minot, puisqu’il s’agit du fameux « photographe mystérieux de Bécon », travaillait au magasin du Printemps. Il a été dénoncé auprès de la police par une lettre anonyme. Arreté, il a été déporté à Buchenwald d’où il n’est jamais revenu. La découverte de l’identité de ce « résistant » un peu curieux a nécessité 4 années d’enquête au journaliste du « Monde ». Un mélange de recherche rigoureuse et une belle part de hasards chanceux.

Mélanie, elle, n’est pas partie en vacances depuis 13 ans. Tout le monde autour de la table l’encourage à aller, tiens, par exemple, à Deauville. La mer, Mélanie en rêve. Et ce n’est pas trop cher, un aller-retour en train. Peut-être 20€. Et pourquoi pas dormir sur la plage !

Mais Mélanie doit veiller sur sa grand-mère. Je suis certain qu’on va réussir à lui faire laisser sa grand-mère une journée. Quelqu’un suggère de lui administrer des somnifères !

Je n’ai pas parlé de notre passeur, Jean-Michel. Il est parti en vacances 15 jours. Où ? Je l’ignore, mais on le saura bientôt.

vendredi 16 août 2024

« Tous, sauf moi » de Francesca Melandri

Dans « Tous, sauf moi », le 3eme et dernier roman de l’autrice italienne de 60 ans, Francesca Melandri, celle-ci évoque les heures sombres de la colonisation de l’Ethiopie par l’Italie mussolinienne à travers la vie d’Attilio Profeti, un père de famille dont la fille, Ilaria, découvre progressivement le passé trouble, avec l’arrivée impromptue d’un africain qui prétend être son neveu, le petit-fils caché de son père. 

Le voile se lèvera, par touches successives, sur un vieillard âgé de 97 ans, séducteur et opportuniste chanceux, qui a passé sa vie à tromper son monde, se compromettant avec le régime fasciste tout en se disant résistant, agissant en dépit de toute morale, complice de la pire politique raciste à l’encontre des africains. Ce portrait, ainsi que la période mussolinienne, sont mis en perspective des   agissements de Berlusconi, un autre mystificateur, et des politiques actuelles à l’encontre des migrants.

Certaines scènes de « pacification des indigènes » sont décrites avec des images à la limite du supportable. 

Francesca Melandri dresse une formidable galerie de personnages, le plus souvent désespérante pour la nature humaine, mais où percent certaines figures magnifiques d’humanité.

D’aucuns considèreront ce roman comme « wokiste » car l’autrice y livre un réquisitoire implacable contre le colonialisme et le néolibéralisme. 

C’est juste une œuvre littéraire magnifique.