Kaspar tient une petite librairie dans Berlin. Il vit avec Birgit, son grand amour, qu’il est parvenu à exfiltrer d’Allemagne de l’Est dans les années 60. Mais l’ancienne très belle étudiante des chemises bleues pour laquelle il avait eu le coup de foudre lors d’une de ses toutes premières rencontres avec des étudiants de l’Est, n’est plus qu’une femme à la dérive, alcoolique, qu’il retrouve un soir, noyée dans leur baignoire. Alors qu’ils étaient devenus des étrangers l’un à l’autre, Kaspar va découvrir, en explorant l’ordinateur de Birgit, une vie qu’elle lui avait cachée, une fille qu’elle avait eue avec un autre homme avant de le connaître, qu’elle avait abandonnée à sa naissance et qu’elle désirait maintenant revoir. Kaspar va se mettre en quête de cette enfant, la retrouver, pour découvrir qu’elle vit avec un homme radicalisé a l’extrême-droite neo-nazie dont elle partage les idées. Le couple a une fille, Stenza, que Kaspar va considérer comme sa petite-fille. Il parviendra à faire accepter au couple de recevoir chez lui l’adolescente de 14 ans dont les seuls désirs sont de revoir une ancienne amie de sa mère, féministe-punk et d’extrême-droite, et d’aller visiter le camp de Ravensbruck où a sévi Irma Grese, celle que l’on a surnommé la « Hyène d’Auschwitz » ; deux femmes qui sont pour la jeune Stenza des modèles.
Bernhard Schlink, l’auteur du magnifique « Le liseur », signe avec « La petite fille »un roman dans lequel la tendresse et l’altérité se confrontent au ressentiment et à l’intolérance. L’écriture narrative, sans fioritures ni effets de style, d’une lecture fluide, participe au réalisme des personnages. Le livre nous invite à considérer, sans les cautionner, les moteurs de la haine de l’autre aux premiers rangs desquels figurent les sentiments de relégation et de mépris, le nationalisme exacerbé, la bêtise et le complotisme, entretenus par la propagande ; moteurs que l’on retrouve aujourd’hui dans les mouvements de type QAnon ou dans le poutinisme.
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