
Cette peur est celle en particulier des "white trash", ces blancs défavorisés qui redoutent de se voir déqualifiés encore davantage avec l'accession des noirs à une éducation de qualité. Hazel Bryan, quinze ans également, est issue de l'une de ces familles de "white trash" et c'est elle que l'on voit sur cette photo iconique reproduite sur la couverture du livre, hurlant "Rentre en Afrique" juste derrière la jeune Elizabeth que l'on devine terrorisée, mais immense dans son humanité humiliée. Elizabeth sait que seulement trente ans auparavant, sur ces mêmes lieux, John Carter, un noir pauvre et certainement déséquilibré, avait été lynché de la pire façon. Et elle entend les appels au lynchage, les "Rentre chez toi sale négresse", "Retourne d'où tu viens", "Aucune pute nègre ne rentrera dans notre école", etc.

Il aurait pu également évoquer John King, ce suprématiste blanc condamné à mort en 1999 (il y a seulement 20 ans) pour avoir l'année précédente lynché et démembré un homme noir de 49 ans.
Une certaine Amérique ne semble pas pouvoir en finir avec ses vieux démons.
https://www.youtube.com/watch?v=UDn_IV5t5-k
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