jeudi 30 mai 2019

Le CentQuatre, ou la nécessité de l'architecte



Jacques Pajot, l'un des deux fondateurs de l'Atelier Novembre avec Marc Iseppi, livre à l'occasion du 10ème anniversaire du CentQuatre, une tribune qu'il conviendrait d'étudier dans toutes les écoles d'architecture. Pourquoi ?

Résultat de recherche d'images pour "centQuatre"Parce qu'elle parle du métier au quotidien de l'architecte, loin des effets de manche ou des déclarations ésotériques qui participent de la "Société du Spectacle", laquelle contamine trop souvent le monde de l'architecture le réduisant à celui de la "starachitecture". (Le propos n'est pas de retirer toutes références au rêve, à la beauté plastique, à l'innovation spectaculaire dans l'exercice architectural, mais d'éviter de considérer ces critères comme exclusifs).
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Parce que l'on doit savoir que  le talent de l'architecte est à comparer à celui de l'écrivain : l'évidence, la fluidité, la beauté indicible de l'écriture cache toujours un travail minutieux, patient, long, appliqué, savant, qui émerge ultimement au terme de longues et fréquentes périodes de doute voire d'angoisse.


Parce que le travail de l'architecte impose, et imposera toujours sauf à ne plus être qu'un "produit", une temporalité longue qui n'est plus de mise à une époque du triomphe de la nanoseconde.

Parce que l'architecte est malmené aujourd'hui : réduction de ses missions, perte du statut d'auteur au profit des "marques", diminution drastique de sa rémunération, ...

Parce que ceux des immeubles qui nous parlent le mieux comme l'évoquait Eupalinos dans le discours de Paul Valery ne sont pas bavards mais essentiels et justes.

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Parce que pour Jacques Pajot l'usage est fondamental ; un usage qui fabrique du lien social non perverti par la marchandisation de l'espace, où l'usager n'est pas un consommateur mais avant tout un acteur du lieu.

Voilà pourquoi, il faudrait étudier cette tribune dans toutes les écoles d'architecture et parce que derrière les mots simples de ce texte (on a envie de dire "intelligibles" quand tant d'autres discours se gavent de propos abscons*) il y toute l'essence de la praxis de l’architecture.

Firmitas, Utilitas, Venustas (Vitruve -15 av JC et Claude Perrault XVIIème)

Lire intégralement la tribune libre ici

* « La principale oppression aujourd'hui est de rendre le monde illisible et c'est en simplifiant le monde de la complexité factice dans laquelle il baigne que l'on a une chance de le comprendre et par conséquent, de le transformer"
Alain Badiou

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