Dans "La transparence du temps", son dernier roman, l'auteur cubain, Leonardo Padura, reprend avec bonheur le procédé déjà utilisé dans un de ses précédents livres, "Hérétiques", du parcours dans le temps et l'espace d'un objet mystérieux à partir duquel il développe le récit sous la forme d'allers et retours entre les événements historiques et l'enquête menée par l'ex-policier Mario Condé dans le Cuba d'aujourd'hui.
Dans "Hérétiques", il s'agissait d'un tableau de Rembrandt représentant le portrait d'un jeune juif et le lecteur voyageait de l'atelier du maître dans l'Amsterdam du 17ème siècle, jusqu'à la Havane d'aujourd'hui, en passant par la fin des années 30 et le tragique périple du Saint-Louis.
Dans "La transparence du temps", c'est une statuette en bois d'une vierge noire à l'enfant, à l'origine mystérieuse, qui nous porte depuis la chute de Saint-Jean-d'Acre et les Templiers, jusqu'aux eaux troubles du milieu actuel des marchands d'art cubains, en passant par la Guerre d'Espagne, la Catalogne et le Roussillon.
Ce petit pavé de plus de 400 pages se lit avec une vraie jubilation tant Padura parvient à concilier avec brio le polar et le roman introspectif (sur Condé/Padura et sur le monde en général) dans une sorte de roman picaresque, servi par un style remarquable.
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