dimanche 26 novembre 2017

Souvenirs de la marée basse


Il y a plus que la seule marée basse dans ces souvenirs ciselés par une plume délicate, sensible, d'une poésie magnifiquement juste. 
Il y a plus que ces paysages marins - Arcachon, la Côte d'Azur - dans ces mots choisis.
Il y a ces personnages de conte - Jackie la mère nageuse et fantasque, les familles Leçon et Chiffre, la Princesse du Palais des mers, cette vieille dame à moitié folle, ... - qui évoluent dans une nature chargée de souvenirs d'une tendresse infinie, dont les parfums, les couleurs et les horizons accompagnent le lecteur et le laissent, au terme du roman, dans un rêve teinté d'une certaine nostalgie.



Chantal Thomas a-t-elle choisi la marée basse parce que c'est un paysage qui ne triche pas ?

samedi 25 novembre 2017

Morgue et fatuité

La critique est libre même lorsqu'elle est imbécile. Je me permets de revenir sur l'une d'entre elle, profondément injuste car ignorante du travail effectué. Bien entendu l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions, et il ne suffit pas qu'une oeuvre ait nécessité un investissement, une recherche démesurés pour qu'elle soit légitime. Mais pourquoi tant de morgue ? Pourquoi aussi peu de considération pour ce projet ? Il y a dans ces petites phrases un concentré de malveillance qui me font penser aux critiques que les étrangers nous font de cet esprit français : supérieur, hautain, condescendant. Ce que la culture peut tristement produire de laid est issu d'une autosatisfaction béate proposée au satisfecit des imbéciles ; ce qu'on désigne par la fatuité.

Les Amnésiques

Comment comprendre que l'un des pires régimes que l'humanité ait connu puisse encore constituer pour certains un recourt possible à leur situation ? Comment ne pas se convaincre que notre indifférence aux souffrances et aux inégalités est le terreau des plus abjects instincts ? Comment ne pas vouloir savoir, à une époque où tout se sait, que le pire n'appartient pas qu'au passé ? Nous sommes tous responsables de nos lâchetés et ce n'est pas la folie d'une poignée de psychopathes qui plonge le monde dans le chaos ; c'est la complicité ordinaire, la lâcheté quotidienne, l'égoïsme pratique de chacun de nous, multipliés par des millions, qui nous conduisent à notre perte.

samedi 18 novembre 2017

La disparition de Josef Mengele et L'ordre du jour

Méfiance, l'homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes. C'est par cette phrase que s'achève le Prix Renaudot 2017 d'Olivier Guez, "La disparition de Josef Mengele", roman qui retrace les années de clandestinité  de "l'Ange de la mort", le médecin-chef d'Auschwitz, de son arrivée à Buenos Aires le 22 juin 1949 à sa mort par noyade, trente années plus tard, le 7 février 1979, à Batioga, dans l'océan Atlantique. Traqué, il le fut par le Mossad et les chasseurs de nazis, mais sans doute bien plus par ses propres fantômes, les milliers de femmes et d'hommes qu'il a envoyés à la mort et sur lesquels il a pratiqué des expériences épouvantable qu'il a toujours justifiées au nom d'une raison supérieure, d'un devoir sanitaire, afin de préserver la race blanche - et particulièrement germanique. L'un des mots qui traverse le roman est "complicité".

mardi 14 novembre 2017

Les mondes flottants

"Hélas, votre poème n'a pas été retenu dans cette sélection" (des 10 poèmes sur 600 reçus).
Concours de poésie Biennale d'art de Lyon + Télérama
Il s'agissait d'un sonnet aux formes imposés (2 quatrains et 2 tercets et tout ça rimé !).

Alors, il ne me reste plus qu'à le mettre ici (il y aura bien quelques amateurs) :

                                             

                                                           Mondes flottants

Mondes flottants, archipels aux îles sécrètes
Que le parfum d’une caresse dans l’écharpe du vent,
L’écriture d’un cordon d’écume sur le corps d’un enfant,
Dessinent chaque jour au tympan de nos mémoires défaites.

Ne vois-tu pas, étranger, le mendiant sous le blafard des néons,
Une herbe folle au défi du macadam,
Dans la foule autiste, la ballade tragique des armes,
Et l’albatros qui fuit l’exil des illusions ?

Mondes flottants des radeaux à la mer,
Des hordes barbares barbelées aux frontières,
Mondes flottants tout entier dans cette goutte de rosée

Que le soleil habille, fragile comme un murmure,
Comme l’amour, ce pauvre amour, amour impur,
Qui toujours s’invente aux effluves de nos rêves d’éternité.


PS : J'en profite pour remercier les irlandais qui sont toujours mes plus fidèles lecteurs ... (mais pourquoi les irlandais ?)

vendredi 10 novembre 2017

The girl in "Bird on the wire" (Suite)

Merveille d'internet ! Cet appel posté sur le site de Cohen a trouvé un écho puisque l'un des internautes m'a transmis le nom de cette jeune femme.
Il s'agit de l'actrice allemande Doris Kuntsmann.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Doris_Kunstmann

Virée au Plateau de Saclay

Tour-radar. Barthélémy-Grinio
Prototype façade ENS. RPBW

Escalier cheminée technique. Institut Photovaltaïque. JP Pargade
Escalier secondaire. Ecole Centrale. OMA
Façade extérieure. Ecole Centrale. OMA

Pignon. Logements Ecole Centrale. LAN


jeudi 9 novembre 2017

C'est bon de se retourner. On sait jamais : on peut être suivi !

Il y a 8 ans (déjà) je commettais cet abus.


 dimanche 8 novembre 2009


Sondage extraordinaire


Le samedi, nous révèle un récent sondage d'IPOS paru dans le JPD du week-end, est traditionnellement réservé chez 90% de nos compatriotes au sport, au bricolage ou bien aux courses en supermarché.
Le sondage avait pour objet de s'intéresser à ce à quoi peut s'occuper les 10% des français qui, le samedi, ne poussent pas leur caddie en survêtement, avec une trousse à outils dans la main, entre les gondoles d'une grande surface. Et là, on apprend des choses extraordinaires.
1) Une courte majorité fait l'amour (52%) - ou tente de s'y employer - avec un ou une partenaire légitime ou, mieux et plus téméraire, prétexte un impératif nettoyage de leur voiture voire une vidange - "mais chéri, tu l'as déjà lavé il y a deux jours !", "oui, mais, chérie, je n'ai pas fait l'intérieur !" -, pour aller se vautrer dans la fornication
2) Près d'un quart (23%) joue à la "Gameboy" (ou équivalent), et ce, plus de 5 heures dans la journée ; le sondage nous précise utilement qu'il s'agit d'une population à prédominance masculine, qui ne rechigne pas à regarder un match de football jusqu'au coup de sifflet final, une bière dans la main gauche et l'autre main dans le pantalon, et qui a voté majoritairement pour Mr. Sarkozy au dernières élections présidentielles (pire : serait prête à recommencer !)
3) 17% (c'est fou !) vont, une ou plusieurs fois dans la journée, sur les ponts qui enjambent les autoroutes pour compter les voitures qui passent, en faisant "coucou" aux automobilistes ; le sondage nous enseigne que certains - heureusement une minorité - par dépit de ne pas recevoir de réponses en retour, s'emploient à déposer sur la chaussée des rails de train ou des blocs de béton de plusieurs tonnes, ce qui leur prend un certain temps et déborde fréquemment sur leurs activités du dimanche
4) 5% s'adonnent à la lecture - et encore, quelques uns (85%) ne jurent que par Marc Levy et Frédéric Musso (ces derniers pourraient assez logiquement être classés avec les intoxiqués de la "Gameboy")
5) Un nombre très réduit de nos concitoyens (0,5%) se tape une tête de veau sauce gribiche légèrement tiède arrosée d'un Sancerre amical, voire d'un Saint-Joseph (le sondage est assez intéressant sur ce point car il constate que la France est une fois de plus divisée entre les partisans d'un vin de Loire avec la sauce Gribiche, et ceux qui ne jurent que par les Côtes du Rhône ; c'est un sujet qui fera débat et sera vraisemblablement tranché à l'issue de la consultation sur l'identité nationale ; merci Mr Besson)
6) 2,5% "ne sait pas" ou "refuse" de répondre à ce sondage faisant référence à un texte de Bourdieu paru en 1972 sur la question des sondages (des vrais têtes de lard !)
7) Enfin, 3 sondés prétendent faire l'amour tout en se tapant une tête de veau sauce gribiche, et ce, assez régulièrement ; ils pensent même monter un club !

Conclusion : si vous avez été intéressés par ce sondage, c'est que vous êtes vraiment des amis sincères ; ou bien, il est probable que vous faites partie de la minorité de personnes qui prennent le temps de glander et qui, étrangement, est passée sous silence dans ce sondage national réalisée auprès d'un échantillon de 980 personnes supposées saines d'esprit, entre le 3 et le 7 octobre dernier, par l'Institut IPOS pour le JPD.

"Les Damnés" d'après Luchino Visconti à la Comédie Française

Couronné par l'Oscar du meilleur scénario en 1969, "Les Damnés" de Visconti - monument du 7ème art - a été monté au théâtre par le réalisateur belge Ivo van Hove et présenté en ouverture au Festival d'Avignon l'an dernier. S'attaquer à un tel chef d'oeuvre peut paraître insensé. Le pari est réussi au-delà de tout espoir : cette pièce est absolument remarquable tant dans la prodigieuse mise en scène dans laquelle la caméra sublime les scènes, va au plus près des visages et des corps, que dans le jeu des acteurs, totalement envoûtés par leurs personnages. La musique d'Eric Sleichim participe à forger ce 7ème cercle de l'Enfer.
Cette véritable tragédie - la folie du nazisme et le déchaînement de cruautés qu'elle a engendré - appartient-elle au passé ou notre pitoyable démocratie n'est-elle pas prête à en engendrer une nouvelle, fondée sur nos lâchetés, nos compromissions, nos égoïsmes ? C'est un des messages essentiels de cette pièce, qui fait oeuvre à son tour - et date - sous les lambris de la désormais plus très convenue "Comédie Française".
Résultat de recherche d'images pour "les damnés comédie française"

The girl in "Bird on the wire" le film de la première tournée de Léonard Cohen

In the film "Bird on the wire", recently broadcast on ARTE on the occasion of the first anniversary of Leonard Cohen's death, several scenes are extraordinary. One of them shows a young crazy charming woman who managed to enter the singer's box and, finding himself in front of him, does not really know what to say when she has, it is obvious, a crazy desire to spend time with him. Cohen is not insensitive to the so beautiful charm of this young woman with doe eyes deploys but he is trapped in the world around him. The young woman asks him if he plans to go to another place tonight for a drink or maybe more. Cohen tells her that it's not easy to flirt with a young woman in front of the camera. She does not understand at the moment, then when she understood, it made her laugh. Another or two ambiguous exchanges and Cohen puts an end, carefully, to this reciprocal love court saying that he would like to have a drink with her, but not tonight. The young woman leaves the box, certainly a little disappointed that his dream of spending the evening (the night?) with Cohen cannot be fulfilled, but certainly also with the memory of this platonic love relationship but a very great beauty.
I would like to meet this young woman and write about her, this moment in life, what she has become, if she has always been in love with Cohen, etc.
If you have the means to help me find it, let me know by this blog.
Sincerely



Dans le film "Bird on the wire", récemment diffusé sur ARTE à l'occasion du premier anniversaire de la mort de Léonard Cohen, plusieurs scènes sont extraordinaires. L'une d'entre elles montre une jeune femme au charme fou qui est parvenue à entrer dans la loge du chanteur et, se retrouvant face à lui, ne sait plus trop quoi dire alors qu'elle a, c'est une évidence, une envie folle de passer du temps avec lui. Cohen n'est pas insensible au charme fou que cette jeune femme aux yeux de biche déploie mais il est pris au piège du monde qu'il y a autour de lui. La jeune femme lui demande s'il compte aller dans un autre endroit ce soir, pour boire un verre ou peut-être davantage. Cohen lui dit que ce n'est pas facile de draguer une jeune femme devant la caméra. Elle ne comprend pas sur l'instant, puis quand elle a compris, ça l'a fait rire. Encore un ou deux échanges ambigus et Cohen met un terme à cette cour réciproque en lui disant qu'il aimerait beaucoup boire un verre avec elle, mais pas ce soir. La jeune femme quitte la loge, certainement un peu déçue que son rêve de passer la soirée (la nuit ?) avec Cohen ne puisse s'accomplir, mais certainement aussi avec le souvenir de cette relation amoureuse platonique mais d'une très grande beauté.
J'aimerais beaucoup retrouver cette jeune femme et écrire sur elle, cet instant dans la vie, ce qu'elle est devenue, si elle a toujours été amoureuse de Cohen, etc.
Si vous avez le moyen de m'aider à la retrouver, faites-le moi savoir par ce blog.
Sincerely