Couronné par l'Oscar du meilleur scénario en 1969, "Les Damnés" de Visconti - monument du 7ème art - a été monté au théâtre par le réalisateur belge Ivo van Hove et présenté en ouverture au Festival d'Avignon l'an dernier. S'attaquer à un tel chef d'oeuvre peut paraître insensé. Le pari est réussi au-delà de tout espoir : cette pièce est absolument remarquable tant dans la prodigieuse mise en scène dans laquelle la caméra sublime les scènes, va au plus près des visages et des corps, que dans le jeu des acteurs, totalement envoûtés par leurs personnages. La musique d'Eric Sleichim participe à forger ce 7ème cercle de l'Enfer.
Cette véritable tragédie - la folie du nazisme et le déchaînement de cruautés qu'elle a engendré - appartient-elle au passé ou notre pitoyable démocratie n'est-elle pas prête à en engendrer une nouvelle, fondée sur nos lâchetés, nos compromissions, nos égoïsmes ? C'est un des messages essentiels de cette pièce, qui fait oeuvre à son tour - et date - sous les lambris de la désormais plus très convenue "Comédie Française".
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