Exhumé de mes archives, ce petit texte enjoué datant de janvier 2009, dans lequel un dénommé François Fillon, probablement sénateur de la Sartre, tranche en défaveur du transfert du crâne de Descartes au Prytanée Militaire de La Flèche. Rien d'autre. On ne tire pas sur l'ambulance...
François Fillon a tranché : le
crâne du philosophe René Descartes restera au Musée de l'Homme, avec ses potes
(un australopithèque et le moulage du crâne d'un footballeur ; quel
télescopage !),et n'ira donc pas au Prytanée Militaire de La Flèche qui en revendiquait
l'exposition au prétexte que l'illustre philosophe avait été pensionnaire
pendant huit ans entre ses murs, à l'époque jésuistique, bien avant que le
goupillon ne le cédât au sabre.
Qu'à cela ne tienne, je suis prêt
à proposer mon organe encéphalique, et sacrifier mon intégrité post-mortem en
substituant mon pariétal et ses voisins anatomiques au vénérable ossuaire
cartésien. Il faut raison garder en la circonstance : il ne s’agit après
tout que d’accepter d’exposer une partie de son squelette, vraisemblablement la
plus noble, sur les bords du Loir, au pays des rillettes et du Vert Galant ! Sans
fausse modestie abusive, je dois convenir que je suis à l’heure actuelle un peu
moins illustre que mon honorable ancien (bien que la messe ne soit pas totalement
dite et que je dispose, je l'espère, d'un peu de répit pour atteindre une
quelconque - et néanmoins improbable - postérité !).
Avec l'auteur du Discours de la Méthode , la seule chose
avérée que nous partageons, est d’avoir usé nos fonds de culottes respectives
pendant de trop longues années, en ce même lieu infichu, à 4’ et 34’’
près, de s’aligner sur le méridien de Greenwich.
Tout ça pour dire que mon crâne,
même s’il ne jauge qu’un timide 58, pourrait être considéré avec attention par
les membres dépités de l’association de soutien au rapatriement de la boîte cartésienne.
Je propose donc de lancer sur le web une pétition pour le rapatriement (s’il
vous plait après ma mort) de mon crâne à La Flèche (de préférence après ma
mort) ; le reste de mon corps de rêve devant appartenir à la terre
insulaire de Bréhat, comme chacun sait. Parallèlement à cette pétition,
j’engage les signataires à souscrire massivement à la Fondation pour l’exposition
du réceptacle de ma cervelle. J’envisage en effet, si ces types du Prytanée ont
un peu de suite dans les idées, de soumettre ma venue partielle à la condition
expresse d’être exposé dans une boîte de verre, sur l’autel baroque de la
chapelle royale, en vis-à-vis du cœur d’Henri IV, qui se trouve bien seul depuis
près de 4 siècles. Si la générosité devait être au rendez-vous, il serait
convenable de réserver un peu de crédit au montage d’un petit son et image
truculent, où l’on verrait mis en scène, sous le regard intraitable de mes
orbites aveugles, les frasques croustillantes du bon roi Henri.
Je gage que ce spectacle raffiné
réjouisse plus d’un touriste égaré qui s’obligeait à visiter les ors d’une
église baroque estampillée trois étoiles. Là, je délire…
Nota : je ne connais rien à
Descartes, et c’était juste pour causer !...
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