Petit roman mais grandes émotions ! Gaël Faye dépeint les "dégâts collatéraux" du génocide rwandais dans une famille mixte - le père est français et la mère rwandaise - vivant au Burundi, et la montée de la violence dans les faubourgs de Bujumbura. Une violence terrible, destructrice, bestiale qu'on aurait tort d'imaginer réservée à des contrées "exotiques". Page après page, le lecteur ressent l'inquiétude du personnage principal, un jeune garçon, traqué par la haine et la vengeance ; traque qui l'obligera à perpétrer, piégé, le plus atroce des supplices sur un innocent. C'est en déraciné qu'il échoue en France, et c'est en étranger qu'il revient au Burundi pour y faire en final une rencontre aussi inattendue que terrifiante.
"Petit pays" n'est pas un roman historique qui se complérait à égrainer les atrocités d'un génocide. C'est un livre noir qui nous plonge dans une tragédie avec, tour à tour, les accents de la naïveté de l'enfant et son revers indissociable, la cruauté, que la folie des adultes porte à son paroxysme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire