Amoureux de la littérature en générale, et de Proust en particulier, Thomas ressemble à l'auteur de "La Recherche", "esclave de (ses) mauvaises habitudes", mais ne disposant pas de la liberté du dandy aristocrate et fortuné auquel il consacre une thèse qu'il ne parviendra jamais à faire publier. Car Thomas est écartelé entre ses désirs d'une vie flamboyante autant charnelle qu'intellectuelle, entre la France et les Etats-Unis, et sa procrastination maladive qui le ruine chaque jour davantage. Il est définitivement le "Prince des nuées" de Baudelaire avec "ses ailes de géants (qui) l'empêchent de marcher."
Le fantôme de Nina Simone - autre suicidaire - hante régulièrement les pages du roman, et c'est ivre de champagne et des Variations de Goldberg que Thomas "atteint la simplicité qui permet d'accomplir le geste."
"L'autre qu'on adorait" n'est pas précisément un livre "optimiste", mais il permet de comprendre la détresse qui peut s'emparer de personnages comme Thomas. Comment les aider ? Comment leur faire comprendre qu' "il faut qu'il parvienne à accueillir la douleur pour la transformer en création" ? Comment leur faire accepter de vivre en étant "à la fois énergique, fort et fragile" ?
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