Je dois avouer ne pas être adepte de la lecture de la fin d'un livre avant d'en avoir parcouru l'intégralité des chapitres. Or, il suffit de lire les trois premières pages de "Chanson douce" pour être averti du cauchemar que les 224 suivantes vont s'employer à distiller par petites touches vénéneuses. Ce n'est pas mal écrit, bien sûr, et la névrose de la baby-sitter - une mélancolie délirante - a quelque chose de celle du locataire du film éponyme de Polanski. Autant dire que l'on sort de ce roman mal à l'aise.
Il est évident qu'on ne le recommanderait pas aux jeunes mères obligées de confier leur progéniture à une nounou ; surtout si celle-ci présente les meilleures références !
Voilà une lecture qui pourrait nous conduire à instaurer la suspicion comme ligne de conduite. Nous n'en ferons rien ! Comme l'architecture, la littérature est la volonté d'une époque, non pas traduite en espaces, mais en mots et en phrases. Quoi dire d'autre ?
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