« Celui qui veille », Prix Pulitzer 2021, de l’autrice germano-américaine et amérindienne Louise Erdrich, évoque l’histoire de son grand-père, « Thomas », dans son combat contre une loi visant à affaiblir davantage encore les droits des indiens, au prétexte de les assimiler complètement. Le second personnage principale du livre est sa nièce, Patrice ou « Pixie », jeune femme belle, volontaire et intelligente dont le père est alcoolique au dernier degré et qui vit avec sa mère, une indienne pleine de sagesse, dans une masure un peu en dehors de la ville. Thomas est gardien de nuit dans l’usine de taille de pierres pour la bijouterie de la réserve. Pixie est employée dans cette usine. De nombreux personnages secondaires gravitent autour de ce tandem : « Wood mountain », un boxeur, très attiré par Pixie ; Barnes, le prof de maths, entraîneur de Wood Mountain, amoureux transit et malheureux de Pixie ; Véra, la sœur de Pixie, partie à Minneapolis avec son amoureux et dont la suite du parcours est moins glamour ; Milie, la jeune indienne étudiante et lesbienne, elle aussi très attirée par Pixie ; etc.Le livre est long : près de 600 pages ; un peu trop long, à mon avis. Il est tout à fait possible de s’y ennuyer par moment. Le récit est ponctué de scènes qui devraient être fortes (combats de boxe, dérive alcoolique du père de Pixie, performance aquatique de celle-ci dans un aquarium d’une boîte de nuit, la réunion à Washington, etc.), mais qui manquent de souffle. Pixie est obsédée par la disparition de sa sœur mais quand celle-ci réapparaît, aucune scène n’évoque ce retour entre les deux sœurs.
Les flashs oniriques des uns et des autres correspondent bien à l’imaginaire culturel amérindien tel qu’un « blanc » peut se le représenter, avec ses visions, les rêves, ses chamans, les récits métaphoriques, la cosmogonie, etc.
Bien sûr, on peut tirer de cette lecture un niveau de connaissance supplémentaire de la condition des indiens reclus dans les réserves. Certains passages sont d’une très grande poésie.
Mais on peut être aussi un peu déçu par un livre auréolé de la gloire du Pulitzer, dont l’auteur semble être « nobelisable ».
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