Voilà pour constituer la dernière recension de l'année 2019, un étrange récit composé autour de 84 courts
chapitres qui mettent en scène un petit nombre de personnages, dont certains
appartiennent à des mondes parallèles, tous habitants du pays d’Antan présenté
dès la première phrase comme « l’endroit situé au milieu de l’univers ».
Dieu
est également de la partie, convoqué le plus souvent par le truchement d’un jeu
offert par un vieux rabbin au châtelain qui s’est mis en tête d’apporter une
réponse à toute chose.
Le récit débute en 1914 et se déroule sur trois
générations, nous donnant à voir, dans le cadre de ce microcosme - échantillon
d’humanité ? - où la fantasmagorie s’invite dans le quotidien, l’œuvre du temps
sur les existences avec son cortège d’événements et d’attitudes mêlant le
sinistre et la folie au plus banal.
Antan, qui se situe exactement sur une ligne de front de
la seconde guerre mondiale entre troupes allemandes et russes, est profondément
marqué par les stigmates de la guerre ; à l’image certainement de la Pologne où
se déroule le récit, pays de la toute nouvelle Prix Nobel de littérature, Olga
Tokarczuk.
L’espace et le temps constituent deux concepts-clés du
roman qui nous interroge sur ces deux mystères auxquels chacun de nous se
confrontent dans son existence sans en percevoir le plus souvent les dimensions
essentielles.
Écrit à la manière d’un conte dans lequel le chimérique se mêle au réel, « Dieu, le temps, les hommes et les anges » est un roman qui peut dérouter le lecteur mais qui recèle une mise en abîme extrêmement riche de la condition humaine qu’une seule première lecture ne permet, hélas, que d'entrapercevoir.
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