Dans ce premier roman, Anne Pauly nous décrit sa relation obsédante faite d'amour (beaucoup) et de haine (un peu) avec un être complexe à la fois attachant et antipathique, tendre et brutal, généreux et égoïste, fort et faible, héroïque et pathétique : son père. Comme faire son deuil d'un tel personnage sans se perdre soi-même quand, au moment de l'inventaire de l'univers hétéroclite du défunt, les souvenirs, ceux qui font corps avec vous-même, vous submergent ? C'est alors que dans tout ce fatras de choses accumulées au fil d'une vie ballottée, malmenée, par l'alcoolisme, le mysticisme, les maniaqueries et la maladie, Jeanne, un amour de jeunesse de son père, apparaît comme une ultime rédemption.
Un livre troublant, beau comme un ciel d'orage, servi par un style remarquable, qui fait partie de la sélection du Prix Goncourt 2019 et auquel on ne peut souhaiter que le meilleur.
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