Le célèbre roman d’anticipation de Georges Orwell paru en 1949 vient de faire l’objet d’une nouvelle traduction. C’etait l’occasion de le lire (oui, et non de le relire !). « Big Brother » est devenu un nom commun signifiant toute instance sécuritaire aux velléités de surveillance et de contrôle de la vie des individus. Le roman n’a pas pris une ride et se révèle même très pertinent et lucide avant l’heure quand il décrit un pouvoir fondé sur le mensonge, l’abrutissement des masses, la conviction de sa légitimité, le terrorisme psychologique, la haine de l’autre, la toute puissance du collectif et le « présentisme », doctrine consistant à ne vivre que dans le présent ; le tout lui permettant de perdurer dans l’exercice du pouvoir en soumettant les masses, dans un statut de demis sauvages pour la plus grande partie, dans l’absurdité consentie par peur pour les autres.
Le parallèle avec des situations ou tentations actuelles de certains régimes est facile. A la place de l’écran de surveillance omniprésent nous avons le téléphone portable ; à celle de la propagande belliqueuse nous avons les réseaux sociaux et la télévision ; nous avons aussi les jeux de loterie dans lesquels les « prolos » se perdent ; certains pouvoirs en place parviennent à s’établir sur des périodes insensées en invoquant la démocratie "illibérale" ; la défaite de la pensée s’affiche sous couvert de pragmatisme, voire même d’intelligence !
2+2 = 5 : n'est-ce pas (un peu) à l'image de notre monde d'aujourd'hui ?
A relire !
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