dimanche 10 février 2013

Searching For Sugar Man

Si vous n'avez pas encore vu ce film, il faut vous précipiter dans l'une des rares salles qui l'accueillent encore (2 à 3 salles sur Paris). C'est un chef d'oeuvre, tant sur le fond (une histoire extraordinaire) que sur la forme (très belles images du Cap, de Détroit, montage remarquable et les Chansons... à faire pâlir de jalousie Bob Dylan !). Au tout début des années 70 un ouvrier de Détroit d'origine mexicaine, Sixto Diaz Rodriguez, enregistre deux disques. C'est un flop absolu aux USA. Par un hasard invraisemblable, l'un des disques, "Cold Fact", atterrit en Afrique du Sud et devient le symbole de la révolution anti-apartheid. Rodriguez devient une idole pour toute une génération de jeunes qui ne supporte plus de vivre sous le joug de la dictature raciste de Peter Botha. Les familles libérales blanches du Cap possèdent toutes à cette époque au moins trois disques : Abbey Road des Beatles, The Sound of Silence de Simon and Gardfunkel, et Cold Fact de Rodriguez ! Il est là-bas plus célèbre que les Stones et Elvis Presley ; et en même temps, il est totalement inconnu aux USA (on ne parle pas de l'Europe !). Et puis on perd totalement la trace de Rodriguez dans les années 80. La rumeur prétend qu'il s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête lors d'un concert, ou qu'il s'est immolé, également sur scène. C'est l'acharnement d'un fan et celui d'un critique musical sud-africains qui vont permettre de le retrouver, près de 30 ans après ses premiers enregistrements. Il est à toujours à Détroit, vit dans une maison presque en ruine, il est ouvrier dans le bâtiment, spécialisé dans la démolition et la rénovation, et personne ne sait autour de lui qui il est vraiment. Il ignore de son côté totalement le succès fabuleux qu'il a en Afrique du Sud ! A la fin du film, son employeur le compare à un vers à soie capable de détenir un secret et d'en révéler un jour la beauté ; celle de l'âme humaine. Rare, émouvant et magnifique !
Merci à TF qui m' a fait découvrir ce film (il me connait bien le bougre !), et qui se reconnaitra s'il parvient jusqu'ici...


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