mercredi 11 janvier 2023

Rue St Sépulcre

Les deux enfants sont assis sur un trottoir. 


Le sol est revêtu d’une matière sombre et molle : un bitume, à la surface duquel subsiste les traces d’un lissage maladroit qui dessinent sur la surface les volutes d’un ciel nuageux ?  Le jeune garçon - 5 ans, davantage ? - a les jambes repliées, les coudes posés sur les genoux et les mains serrant ses joues au niveau de la bouche. Il est de trois-quarts, adossé a un mur de couleur ocre dont on devine le grain du crépi - fatigué - et sur lequel on peut distinguer quelques lambeaux de collages et de tags. Ses cheveux sont courts, de couleur chocolat, peignés en arrière et légèrement crantés sur le devant. Son front est bien dégagé, le dessin de son oreille gauche est d’une grande finesse, ses sourcils sont imperceptiblement froncés. Ses yeux sont fixes, grand ouverts. Il observe fixement la petite fille - elle a sensiblement son âge - assise à ses côtés, légèrement en avant. Lui est donc un peu en retrait. Tout dans son attitude semble exprimer un mélange de doute et d’envie ; peut-être une résignation ; une envie teintée de regrets ? Peut-être celui de ne pas rayonner une forme de beauté et de pureté, comme cette petite fille. Il porte des escarpins noirs comme s’ils étaient en velours, un short aux rayures horizontales alternées blanches et noires à la manière d’un polo de marin, et un T-Shirt à manches courtes. Sa peau a la couleur et l’aspect de l’étain ; gris-argent avec des reflets. Elle, elle est probablement accroupie, mais l’amplitude de sa robe - comme si elle était enveloppée dans un nuage d’un bleu mousseux - ne permet pas d’en avoir la certitude. Elle tient dans ses bras, bien serré contre son corps, dans une attitude protectrice, presque maternelle, un jeune chien aux poils blancs et doux. Son avant-bras droit porte l’animal et sa main gauche ouverte lui caresse le museau avec délicatesse. Sa tête légèrement inclinée et le geste de sa main évoquent beaucoup de tendresse. Elle protège le chiot dont les yeux sont mi-clos, témoignant de l’infinie félicité qu’il goutte à cet instant. Les bras de la jeune enfant sont entièrement nus. Sa peau est fraîche et d’un rosé assez pâle. Ses cheveux sont coupés courts également. Ses deux immenses yeux d’un bleu gris qui semble contempler le vide ou un rêve, la moue résignée de sa bouche aux lèvres pleines sans être charnues - comme à peine sevrées -, le dessin de son nez d’enfant que les années n’ont pas encore affirmé, son front plutôt haut, partiellement masqué par quelques mèches châtains aux reflets roux, tout ce visage exprime une douceur lucide vis-à-vis d’un monde dont elle n’ignore pas la réalité, le mélange complexe de beauté et de laideur.

Deux signatures figurent en bas de cette composition : Lidi.a sur la robe de la petite fille et qkelo entre les pieds du garçon.

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