L’auteur, Paul Bonnecarriere, journaliste éternellement reconnaissant à la Légion de lui avoir sauvé la vie après le crash de son avion dans le désert, livre un récit terrible et palpitant de la « vie » de ses hommes durant la guerre d’Indochine qui devait se solder par la défaite finale de Dien-Ben-Phu en 1954.
Peuplé de personnages hauts en couleur, qu’il s’agisse d’officiers dont le courage n’a d’égal que l’indiscipline dictée par un sens du combat extraordinaire comme le capitaine Mattéi, ou de héros plus anonymes au passé plus ou moins trouble, le livre évoque l’un des épisodes les plus tragiques de l’aventure coloniale de la France en Extrême-Orient - aventure dictée par la cupidité financière et l’orgueil de dirigeants politiques -, et souligne la responsabilité écrasante de la hiérarchie militaire dans la déroute finale.
L’un de mes oncles est mort dans cette « aventure » à l’âge de 24 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé. Il appartient à la terre vietnamienne. Mon père fut lieutenant à la 13ème DBLE (Demie Brigade de la Légion Étrangère). Je mesure mieux (même s’il était engagé au Cambodge et au Sud-Vietnam et non au Tonkin) ce qu’il a pu vivre à 25 ans et je suis de ce fait plus indulgent vis-à-vis de la personne qu’il est devenu après avoir quitté la Légion.
« Ils nous ont rendus tous fou », dit l’un des légionnaires dans le livre.
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