Le tout dernier opus de Jonathan Coe plonge le lecteur dans une Angleterre confrontée aux turpitudes d'une vielle démocratie sur les braises de laquelle soufflent les vents mauvais du populisme et du racisme. Mais pour ceux qui penseraient qu'il s'agit d'une peinture de la société britannique, leur dire tout de suite que la galerie des portraits imaginée par l'auteur est parfaitement pertinente de ce côté-ci de la Manche.
L'histoire se déroule sur une petite dizaine d'années de 2010 à septembre 2018 et met en scène une famille et leurs proches. Il y a le grand-père, Colin, veuf de Sheila, figure matriarcale adorée, vieil homme aigri qui vote pour le Leave tenant l'Europe pour la cause de la déchéance anglaise ; le fils, Benjamin (Ben), un être sentimental dont le rêve est de devenir un écrivain reconnu, qui parvient à faire éditer un livre autobiographique sur l'amour de sa vie ; sa sœur Lois, traumatisée par la mort de son petit ami dans un attentat à la bombe alors qu'ils n'avaient que 20 ans ; la fille de benjamin, exilée aux Etats-Unis, victime d'un viol commis par le frère de Ben ; Sophie, la fille de Lois, brillante étudiante de gauche, instable dans ses relations avec les hommes, qui se marie avec Ian, un moniteur d'auto-école, plutôt à droite, sous influence de sa mère, "raciste ordinaire" ; et puis Sophian l'ami de Sophie, un gay qui finit par trouver son bonheur avec un trader, et Charlie, l'ancien camarade de classe devenu clown looser, etc...
Cette petite description est bien insuffisante pour refléter toute la richesse de ce récit
emprunt de nostalgie et de rage, d'espoir et de tendresse.
Une belle réflexion sur le cour de la vie - des vies - dans cette époque particulière qui voit plutôt triompher une sorte de défaite de la pensée.
On attend la suite, car il y aura une suite avec les mêmes personnages, ça semble évident.
545 pages, 23€, Gallimard.
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