mercredi 12 avril 2017

Le rhinocéros de Dürer / The Dürer's rhinoceros


Jean-Bernard Véron a écrit ce petit livre à la manière d'un conte qui conduit le lecteur des rives d'un pays de cocagne, imaginaire, le sultanat de Cambaïa, jusqu'au bric-à-brac des caves du Vatican. Nous sommes au tout début du 16ème siècle et le navigateur Alfonso de Albuquerque, a été mandaté par le roi du Portugal, Emmanuel 1er, afin de pousser encore plus loin les limites de l'empire colonial portugais. Il découvre le sultanat de Cambaïa mais, alors qu'il imagine ramener pour son roi des trésors qui lui permettrait de gagner une félicité définitive, il se fait rouler dans la farine par le sultan qui lui offre une créature dont le navigateur et tout son équipage découvrent la monstruosité physique : un rhinocéros. La bête est hissée non sans mal sur le pont du Nossa Senhora de Ajuda, mais ce n'est que par la complicité de son cornac, un tout jeune homme, Oçem, qui prétend être le frère de la bête, que l'animal est dompté. S'invite à bord, impromptue, une magnifique jeune fille, Mumtaz, amoureuse d'Oçem. Le lecteur est également embarqué dans ce voyage de retour le long des côtes africaines, au sein d'un équipage pour le moins rustre et pour lequel les rares escales sont le prétexte d'excès guère reluisants ; ce qui permet à l'auteur de nous faire nous interroger sur la notion de "sauvage" (et sans doute de civilisation).
Débarqué à Lisbonne, le rhinocéros n'est pas considéré par Emmanuel 1er comme un cadeau mirifique, et l'idée lui vient d'en faire don au Pape afin de lui soutirer une "bulle", laquelle lui permettrait de ponctionner dans les biens de son clergé opulent ! Et voilà l'animal reparti pour une sainte destination - Rome - non sans avoir donné préalablement une leçon d'"humanité" à la populace venue le voir combattre un éléphant, et s'être laissé croqué au fusain par un homme, Valentin Ferdinand de Moravie, qui, quelques temps plus tard, enjoindra à son ami Dürer, de reproduire le dessin dans la fameuse gravure exposée aujourd'hui au British Museum.
On ne va pas dévoiler ici la fin de l'histoire (inspirée de faits réels), mais davantage inviter l'amateur de récits historiques, tout autant que de contes et de paraboles, à acquérir ce petit opus ponctué de malices et de sensualité, dont le style étudié permet un voyage dans le temps et l'espace,

Jean-Bernard Véron wrote this little book in the manner of a tale that leads the reader from the banks of an imaginary country of cocagne, the sultanate of Cambaïa, to the bric-a-brac of the cellars of the Vatican. 
We are at the very beginning of the 16th century and the navigator Alfonso de Albuquerque was commissioned by the King of Portugal, Emmanuel I, in order to push even further the limits of the Portuguese colonial empire. He discovers the sultanate of Cambaia, but while he imagines bringing back for his king treasures that would allow him to gain a final bliss, he is made "roulé dans la farine" by the sultan who offers him a creature whose navigator and all his crew discover the physical monstrosity: a rhinoceros. 
The beast is hoisted on the bridge of Nossa Senhora de Ajuda, but it is only by the complicity of his mahout, a very young man, Ocem, who claims to be the brother of the beast. A beautiful girl, Mumtaz, in love with Oçem, invited herself aboard. The reader is also embarked on this return journey along the African coasts, in a crew that is, to say the least, rustic, and for whom the few ports of call are the pretext for excesses that are hardly shining; Which allows the author to make us question the notion of "savage" (and probably of civilization). 
The rhinoceros is not considered by Emmanuel I to be a miraculous gift, and the idea has just given him to the Pope to extract a "bubble" from him, Its opulent clergy! And here is the animal left for a holy destination - Rome - not without having previously given a lesson of "humanity" to the populace who came to see him fight an elephant, and to have let himself be crunched in charcoal by a man, Valentin Ferdinand de Moravia, who, some time later, enjoined his friend Dürer to reproduce the drawing in the famous engraving exhibited today at the British Museum.
We are not going to reveal the end of the story (inspired by real facts), but rather invite the amateur of historical narratives, as well as tales and parables, to acquire this little opus punctuated by malice and sensuality, Whose studied style allows a journey in time and space.

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