mardi 25 août 2009

L'oeil aiguisé du vacancier (Chapitre 2)


Ce n'est pas parce qu'on est en vacances qu'on n'est plus sensible à la poésie ! Ce poème, court et délicat, figure à l'entrée d'un marais salant, sur un petit chemin en marge de la piste cyclable, entre le Martrais et Ars (à vos GPS !).
Au-delà (ou en deçà, on ne sait plus depuis que Le Clézio est Prix Nobel) de la fulgurance poétique qui sublime ce modeste panneau de bois de contreplaqué (il y a un décalage énorme et fascinant entre la force du message et la simplicité du support), la problématique grammaticale jaillit littéralement de l'oeuvre : voyez cette mise en perspective de l'impératif final qui est amené après 2 infinitifs d'une violence irréfutable* ; observez le jeu de la faute d'orthographe au verbe "foutre" qui en révèle toute l'iconoclastie.
Admirez enfin l'ironie subversive de la politesse finale qui parachève cette altercation muette et qui claque véritablement comme un 11ème commandement sur une table de la loi d'une modernité absolue.
Et quoi dire de ce point d'exclamation qui s'invite au bal balayant d'un trait et d'un point toutes les conventions ?
Et ce contraste entre l'ultra-noir des signes typographiques et le blanc absolu du support ?
Je prétends que nous tenons là une oeuvre préfiguratrice d'un mouvement artistique majeur qui va marquer de son empreinte organique ce 21ème siècle.
Mouvement que j'ai déjà eu l'occasion de repérer dans les toilettes du Lieu Unique à Nantes (Cf photo ci-dessous).

* les agrégés de Lettres Modernes me corrigeront éventuellement

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire