mardi 8 avril 2025

Ce matin au kiosque 98 : Quoi de neuf ? Le poulet Tikka façon JM !

Bulletin météo (version simplifiée) : Matin printanier non exempt d’une certaine fraîcheur. On peut même dire qu’on se les caillait. J’aurais bien ajouter le qualificatif « velu » à cailler - on se les caillait velu - afin de bien signifier qu’il faisait frisquet, mais ce terme aurait sans doute dérouté le lecteur, sachant qu’il n’est pas vraiment usuel et que je l’extrais du « Lexical » - ouvrage remarquable, injustement inconnu du grand public et dont l’auteur de ces chroniques fut l’un des artisans les plus engagés - sachant que son antonyme, vous l’aurez deviné, ne saurait être qu’imberbe. Exemple : un adhérent du RN pourra dire de Marine Le Pen qu’elle est « velue » (pour dire qu’elle est vraiment bien) et un wokiste que JD Vance est « imberbe » (pour dire qu’il est nul). Facile.

Je suis le premier au kiosque. Les chaises et les tables sont en conversation silencieuse avant de devoir céder la parole, dans un proche avenir, aux membres éminents du groupuscule de vétérans du parvis du kiosque de la gare de Bécon les Bruyères, mieux connus sous l’acronyme : VPKGBB.

JM, qui est en quelque sorte l’inspirateur, le fédérateur, l’homme-clé du VPKGBB, est ce matin en verve : il a déjeuné dans son jardin samedi et dimanche. Et ça lui suffit à JM pour avoir la pêche des grands jours : se taper la cloche dans le gazon (fraîchement tondu). 

Je l’interroge sur son absence subodorée Place de la République au meeting contre l’extrême-droite. Ben, gros bêta : j’étais Place Vauban, répond-il en souriant. 

Sur ces entrefaites, Pascal le Biker arrive au volant d’Utah (je veux dire : tenant Utah en laisse). JM embraye sur son poulet Tikka qu’il a concocté pour ses femmes ce week-end. N’allez pas croire pour autant que le jeune homme est polygame. Seulement, voilà, JM était ce week-end, dans son jardin, le seul représentant de la gent masculine.

Il ne sera pas dit que ces chroniques n’abriteront pas un couplet sur la bouffe et, en particulier, sur la recette du Tikka.

Donc, recette du Tikka de JM. A vos casseroles !

Ingrédients

  • 4Blancs de poulet
  • 150g Yaourt
  • 10cl Lait de coco
  • 1 Oignon
  • 1 gousse d’Ail
  • 1 cuil. à café Cumin
  • 1 cuil. à café Curcuma
  • 1 cuil. à café Garam masala
  • 1 petit morceau de gingembre frais
  • 1 cuil. à café Concentré de tomates
  • 1 Tomate
  • 1 Jus de citron vert
  • 2 cuil. à soupe Huile (d’olive)
  • 1 Piment rouge
  • Sel 
  • Poivre
  • Quelques feuilles de coriandre


Préparation


  • Avant de commencer la recette, allez aux toilettes parce que ça va être un peu long et peut-être qu’à votre âge…
  • 1) Commencez par couper les blancs de poulet (de Loué exclusivement) en morceaux (cubes de 13,5 mm de coté) et déposez-les dans un saladier (si vous n’avez pas de saladier : arrêtez tout de suite !)
  • 2) Saupoudrez de cumin, de curcuma et de garam massala, puis ajoutez le gingembre pelé et râpé (notre conseil : augmentez la dose de gingembre prescrite afin de vous assurer après le repas une transition coquine). Versez le jus de citron, mélangez et laissez mariner 1 h au frais (si le poulet râle, laissez-le mariner 1h de plus).
  1. Faites chauffer l’huile dans une sauteuse et faites suer (sans transpirer) l’oignon pelé et émincé (en lanières de 3,2 cm de longueur et d’environ 2,6 mm d’épaisseur).
  2. Ajoutez ensuite les morceaux de poulet et faites-les dorer (sans ajouter d’auto bronzant). Incorporez le piment émincé, l’ail, versez le yaourt (de vache), le lait communiste (de coco) et le concentré de tomate.
  3. Salez (modérément), mélangez (doucement) et laissez mijoter entre 25 et 26 minutes (pas une de plus).
  4. saisissez la coriandre à pleines mains et parsemez le plat avec.
  5. Ne servez que si vos amis ne font pas la gueule.

Remarque : ce plat est délicieux servi le jour même, mais peut être réchauffé pendant 15 jours, il n’en sera que meilleur.


Après cet intermède gastronomique à faire pâlir de jalousie FRG (Francois-Regis Gaudry), que rajouter ?

Que je me suis entretenu dans un long tête à tête avec Pascal le Biker (lunettes de soleil stylée, casquette de chasse Jack Pike (ou similaire), blouson en cuir siglé « Union Jack ») sur les voitures de collection suite à un rassemblement face au Château de Versailles. Accord total sur la nostalgie des belles carrosseries des années 50 et 60.

J’ai réussi à placer mon anecdote de mécano amateur sur la piste entre Lomé et Ouagadougou. A l’instant où je lui racontais comment j’avais enroulé les cosses de la batterie de papier journal car j’avais vu une étincelle y jaillir en mettant le contact, le Marseillais est arrivé. J’ai remarqué qu’il n’avait toujours pas de bretelles et me suis brièvement interrogé sur les raisons qui font qu’un homme qui arbore au quotidien des bretelles comme un accessoire indispensable, un jour subitement, définitivement, s’en sépare. A-t-il prononcé un vœu ? Quelqu’un lui a-t-il dit que sa paire de bretelles soulignaient son embonpoint ? Les bretelles ont-elles finis par céder car il s’agissait de bretelles qu’il portait jour et nuit depuis une vingtaine d’années ? Il avait saisi les derniers mots de mon histoire et il a eu l’air étonné qu’un type comme moi à la bourgeoisie banale puisse avoir bricolé un moteur de 404 une nuit, perdu sur une piste en latérite entre Lomé et Ouagadougou. La surprise passée, il nous a parlé de ses petits soucis dans l’intérieur de la cuisse et aux avants-bras. En chœur et spontanément, nous lui avons recommandé de consulter un médecin. Pascal a embrayé (Pascal n’aime pas les conduites automatiques) sur ses multiples fractures dans à peu près toutes les régions du corps, lesquelles, après une scintigraphie osseuse, étaient parvenues à épater le médecin militaire qui le consultait (et qui en avait vu d’autres comme il s’en était vanté).

Sur ce, Pascal s’en est grillé une petite. Alors, comme j’aime bien Pascal, je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire comment j’étais parvenu à arrêter de fumer du jour au lendemain. Il m’a dit : c’est fort ! Non, lui ai-je répondu : j’avais juste la trouille et j’ai retrouvé une certaine fierté.

La trouille et la fierté : N’est-ce pas deux moteurs de l’humanité ?

JM qui nous avait entendu a promis-juré qu’il arrêterait la clope quand il partirait à la retraite. C’est noté et même diffusé partout dans le monde. 

C’est ainsi que les hommes vivent

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