Le domaine de Château La Coste est situé un peu au Nord d'Aix-en-Provence, sur la commune de Le Puy-Sainte-Réparade. C'est en 2003 que Patrick McKillen, un riche homme d'affaires et collectionneur irlandais ayant fait fortune dans l'immobilier, acquiert cette propriété de 180 ha - dont 130 de vignes - avec dans l'idée le concept original de marier art, architecture et vin.
Depuis juin 2011, il est ainsi possible d'effectuer une promenade d'environ une heure et demie sur un chemin parsemé d’œuvres d'art et d'architecture, aménagé sur les coteaux de la propriété. Parmi les premières, on retiendra l’œuvre intitulée Aix de Richard Serra : trois lames de métal gris-bleu, scarifiées par la rouille, qui semblent surgir de la colline comme les vestiges d'une installation mystérieuse ; la Oak Room d'Andy Goldworthy invite le marcheur à pénétrer sous terre dans un espace circulaire sombre, dont la voûte est constituée de morceaux de bois disposés de manière concentrique, et dont la taille diminue progressivement depuis le sol jusqu'au sommet à la manière d'un nid renversé ; à mi-chemin entre art et architecture, l'installation "Multiplied Resistance Screened" de Liam Gillick, propose au visiteur de manipuler plusieurs claustras de métal colorés qu'il peut faire coulisser parallèlement les uns aux autres, afin de créer un espace original constitué de la superposition de barres de couleurs différentes avec un effet proche de l'art cinétique ; le peintre Sean Scully s'est exercé à la sculpture avec l'édification d'un parallélépipède de 20 mètres de longueur, 8 mètres de large et 4 de hauteur, Wall of Light Cubed, composé de blocs de pierre de couleur rose et ardoise, striés verticalement par les tiges de forage pour la mise en place des explosifs, et dressés dans un appareillage quasi cyclopéen.
Côté architecture, plusieurs œuvres de l'architecte japonais Tadao Ando sont remarquables. A commencer par le pavillon d'accueil et le restaurant installés au milieu d'un jeu de bassins, de la surface desquels surgissent la silhouette inquiétante d'une Crouching Spider, une immense araignée de Louise Bourgeois, ou la géométrie parfaite et ésotérique d'Infinity, paraboloïde hyperbolique en acier inoxydable, d'Hiroshi Sugimoto. Le béton calepiné selon le "jo" (dimension d'un élément de tatami), marqué des emplacements des trous de banches, et la pureté des façades en verre, signent ici le travail du grand architecte japonais. Sur le point le plus élevé du parcours, Ando a relevé les vestiges d'une ancienne chapelle du XVIe siècle qu'il a placée dans une chasse en verre et métal dessinée avec une très grande simplicité et beaucoup de délicatesse. Ailleurs, c'est un pavillon entièrement en bois sombre qui accueille en son centre une installation composée de 4 cubes de verre sérigraphiée, Four cubes to contemplate our environment, que le visiteur découvre après un cheminement en pente douce (initiatique ?) dans un couloir très faiblement éclairé par quelques fentes inscrites subtilement dans l'enveloppe.