jeudi 16 janvier 2025

Ce matin au kiosque 86 : Echenoz, MBS, Volupté de la piqure et casquette ombragee

Gris, gris, gris. Pas vraiment un « beau matin soulignant le contour des choses », comme a pu l’écrire Virginia Woolf.

J’ai fini tard dans la nuit le dernier Echenoz, « Bristol », et mon avis est que l’auteur de « L’équipée malaise » n’a pas, dans ce dernier opus, forcé son talent… Peut-être retiendrai-je de ma lecture le passage plutôt loufoque (mais qui aurait pu être à se tordre de rire) du héros du nanar que Bristol tourne au Botswana et qui, parachuté d’un hélicoptère (?), atterrit sur le dos d’un éléphant que la toile de son parachute aveugle et rend furieux, si bien que ledit héros se prend les pieds dans les suspentes, hurle de peur et finit par se démettre une rotule. Peut-être, cette actrice de seconde zone nymphomane mais qu’un Frederic Dard aurait fait grimper aux rideaux avec davantage de jubilation ? Les personnages sont tellement improbables (le général africain des forces rebelles, la jeune Céline Oppen, Genevieve la maîtresse de Bristol, …) qu’on finit par ne pas y croire du tout. On passe un moment de lecture, c’est tout. « Peut mieux faire », voilà l’appréciation pour l’élève Echenoz.

Bon, les amis, on n’est pas là pour parler de mes états d’âme littéraires.

Isabelle, la compagne de JM, a apprécié que je précise dans la chronique précédente que ce n’était pas des salopards de collabos dont elle était folle, mais de la saga Sadorski. Ouf !

Quand je viens boire mon café sur la terrasse, il n’y a qu’un comité restreint : Tana Umaga et son épouse Sophie, le Biker et bientôt Genevieve qui nous a apporté une boîte de délicieux chocolats en provenance du nouveau chocolatier de Bécon : la Chocolaterie, un breton qui concocte d’excellents produits. Genevieve  toujours, nous fait 2 confidences, de ces confidences dont elle a le secret : elle n’écrit plus que sur une feuille comportant des lignes car elle avait constaté que ses phrases s’envolaient ; elle ne parvient plus à fermer les boutons pressoirs de ses manteaux. Aucun d’entre nous paraît pouvoir suggérer à Genevieve une thérapie à la hauteur des dysfonctionnements cognitifs majeurs qu’elle connaît. 

Tana enchaine sur la beauté de la France. Notre jury est unanime : elle est belle la France (et non : « Ah, ouais… elle est belle la France ! » comme quand un gugusse bien facho sur les bords maugrée contre la politique laxiste du gouvernement). La magie de l’intonation !

Le dieppois nous a rejoint, armé pacifiquement de son éternel sourire. Si j’ai bien compris, son épouse travaille chez un grand couturier (Dior?) dont une partie du business est au Proche-Orient, auprès des monarchies pétrolières. Son déplacement actuel serait en rapport avec la nouvelle épouse de MBS (tient, c’est drôle que ce découpeur d’opposants en tranches figure dans cette chronique !). Sur le nombre de ses femmes, le flou subsiste : MBS a affirmé qu’il n’en avait qu’une, mais le Journal du Québec écrit qu’il a aussi 3 concubines, quand d’autres médias lui en attribuent un cheptel de plusieurs dizaines. C’est étonnant ce pays on l’on est forcé de vivre dans une sorte d’anachronisme permanent.

Gilles le Biker s’est éclipsé quelques minutes pour se faire piquer. Il revient en nous disant que ces infirmières, elles doivent en voir des vertes et des pas mûres car la sienne lui a dit, avant de le piquer : vous ne craignez pas les piqûres ? Non, a-t-il répondu, en rigolant. Et l’infirmière de lui répondre : ah bon, parce qu’avec votre carrure, j’aimerais pas que vous vous fâchiez !

Vous auriez vu notre biker : tout fier (comme un bar tabac) de sa carrure ! Mon avis qu’il va retourner se faire piquer avec plaisir…

Robert, toujours d’une élégance d’hobereau, s’installe les bras surchargés de sac-cabas et encombré de sa béquille.

Bernard l’a précédé d’une petite longueur, coiffé de son éternelle casquette noire dotée d’une visière tellement longue que je m’interroge sur un défaut possible de confection. Du visage de Bernard, s’il n’enlève pas un jour sa casquette, je ne connaîtrais que le bas de son nez et sa bouche ; le reste est plongé dans une obscurité totale : la camera obscura ? Nous voit-il en silhouette inversée ? Croyez-vous qu’il se vexera si je l’interroge à ce sujet ?

C’est ainsi que les hommes vivent (avec ou sans casquette).

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