Petite saga en X épisodes que j'entame par un premier volet architectural (qui sera suivi par un volet culturel et un volet "gastronomique").
Quoi retenir de New-York après cinq jours de (re)découverte ?
- la (ou devrait-on dire les ?) nouvelle(s) tour(s) de Franck Gehry
au sud de Manhattan entre le site de "Ground Zero" et le Pont de
Brooklyn, précisément au 8, Spruce Street. A 82 ans le génial architecte
americano-canadien crée l'évènement au cœur de Big Apple. Son immeuble
de logements qui culmine à 265 m de haut - le plus haut du continent
américain - déploie les 10.500 panneaux d'acier de ses façades comme un
drapé somptueux qui joue admirablement avec la lumière. C'est un festin
pour le regard. Avec l'Aqua-Tower de Jeanne Gang (Cf infra), il s'agit
bien de deux bâtiments achevés qui réinventent véritablement le concept
plastique du gratte-ciel. On attend celui de Christian de Portzamparc,
"One57", situé au sud de Central Park et qui devrait atteindre - en
même temps que des prix records pour le penthouse du dernier étage (110
millions de dollars) - la hauteur d'environ 350 m. Livraison mi 2013.
- la Hearst-Tower de l'agence Norman Foster, plus modeste
en taille, mais qui compense par son concept (un immeuble de verre
constitué de très grands prismes posé sur un bâtiment originel en pierre
de 1928 dont la construction fut limitée - crise oblige - à 6 étages)
et par son positionnement revendiqué de "green building". Sur le plan de
l'ingénierie, l'immeuble utilise une structure de type "diagrid"
composée de profilés d'acier placés en façade reprenant une partie des
efforts verticaux et de contreventement (système permettant l'allègement
du noyau central, et donc un rendement de surface meilleur, mais qui
est contraint par des phénomènes de dilatation différentielle dus aux
échauffements non uniformes de la structure d'acier). A noter qu'un tel
système est en passe d'être réalisé sur la Tour D2 à La Défense,
actuellement en cours de construction (Arch. : A. Béchu et Tom Sheehan ;
Ing. : setec). Le "diagrid" n'a-t-il pas déjà été employé sur la Hanckock Tower à Chicago ?
- l'extension du MoMa réalisée par l'architecte japonais Yoshio Taniguchi,
moins connu que ses compatriotes Tadao Ando, Toyo Ito, Sanaa, Shigeru Ban et
Kengo Kuma, qui a livré en 2004 un bâtiment doublant les surfaces
d'exposition de l'ancien musée. Les espaces intérieurs, lumineux et
blancs, multiplient les perspectives dans un jeu des volumes d'une très
grande simplicité (apparente). La cour intérieure, agrémentée de sculptures et de bassins, est un véritable havre de paix et de fraîcheur dans un quartier
plutôt agité. Autre lieu d'hédonisme décomplexé : le restaurant, situé
au dernier étage, qui offre une vue plongeante sur le jardin et de quoi
se sustenter agréablement, à des prix abordables.
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