Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
lundi 16 mai 2011
DSK et la roche Tarpéienne
Il avait des initiales de vedette américaine, sans la gomina. Une démarche chaloupée qui partait des épaules et qui lui donnait ce style "facile"et irritant des gens supposés bien nés que la vie a entrainé très tôt à adopter "l'aisance naturelle des circonstances".
Bien sûr cette paupière gauche qui se fanait un peu donnait à son regard un air incertain, trouble, faible (trouble-fête ?) ; une paupière d'Achille en quelque sorte. Pourtant l'apparence semblait presque parfaite et prometteuse : dentition exemplaire, sourire gourmand, chevelure blanche, sourcils en contraste d'un brun flatteur, teint légèrement hâlé, embonpoint assumé, chemises ajustées (souvent le col ouvert décravaté-casual), costumes soignés, 5ème avenue. Le verbe était clair, assuré, sans être didactique.
Bien sûr il y avait ce dos un peu voûté et cette disposition capillaire qui, sans être banale, présentait une insuffisance fatale d'ondulations et d'épaisseur ; deux choses qui le privaient d'un maintien définitivement aristocratique, mais l'autorisaient à arpenter les travées populaires ; quelque fois.
Bien sûr il y avait ce parfum de soufre féminin. Mais il y avait aussi une jolie femme brune, souvent, à son bras, dont le regard d'un bleu azuréen savait sourire aux caméras.
Restez un instant sur la photo, plus haut : les yeux semblent observer, avec détachement (compassion ?). Au 1er plan, il y a un profil flou, un regard qui fuit vers le bas. Au second, une lucidité en même temps qu'une excuse. Tout est sujet à interprétations.
Paris Place des Vosges. Sarcelles. Berlin un jour, Pékin le lendemain, Washington un soir. Tokyo le lundi, et puis New-York, la ville debout, la ville maudite. Manhattan, suite 2806, au 45 West, 44ème rue, 15 mai 2011, 13H00, une vie, des vies qui basculent ... La roche Tarpéienne est nomade ; elle a changé provisoirement de continent.
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2 choses :
RépondreSupprimerSans prendre aucun parti dans cette affaire:
1 - Savoir que dans une vie, quelle qu'elle soit, tout peut basculer d'un instant à l'autre pour quelque raison que ce soit, c'est ce que je retiens de tout cela. Savoir cela, en être conscient en permanence c'est être fort pour soi et pour les siens.
2 - On est souvent soi-même son propre ennemi. Parce qu'on est multiple et qu'on ne se connaît que fonctionnant dans son environnement habituel. Dr Jekyll, Mister H... ?
Pour le reste, je doute que la justice mène sereinement cette enquête. Encore et toujours le pouvoir des medias, le pouvoir dominant et transversal dans nos démocraties, pouvoir non régi par la Constitution et qui n'a de compte à rendre qu'aux annonceurs ! C'est dire !