Un condamné à la perpétuité en fuite échoue dans une île déserte où sévit la peste et sur laquelle il découvre un ensemble de bâtiments vides - musée, bibliothèque, chapelle, chambres, cellules en sous-sol - qui semble avoir été abandonné récemment par ses pensionnaires. Mais bientôt il s'aperçoit qu'il partage temporairement cette île hostile avec des visiteurs aux comportements étranges. Se sachant traqué par la police et redoutant d'être dénoncé, il va continuer à vivre caché tout en épiant, en prenant de plus en plus de risques, ce groupe d'hommes et de femmes dans leur vie quotidienne faite de réunions, de repas, de promenades, de conciliabules ou de séances en plein air au cours desquelles ils écoutent de la musique - Tea for Two et Valencia en boucle - sur un phonographe. Une femme en particulier, aux airs sensuels de gitane, l'attire énormément. Elle a pris l'habitude de venir sur un rocher lire et contempler la mer à la tombée de la nuit. Elle s'appelle Faustine ; elle porte la plupart du temps des vêtements de tennis. Elle est souvent accompagnée de Morel qui, à l'évidence, lui fait la cour, ce qui excite la jalousie du fuyard. Une chose intrigue de plus en plus ce dernier, c'est cette curieuse impression que tous ces gens l'ignorent totalement malgré les maladresses qu'il peut commettre, et qui devraient trahir sa présence.
Borges disait de la trame de ce court roman : "il ne me semble pas que ce soit une inexactitude ou une hyperbole de la qualifier de parfaite".
Borges disait de la trame de ce court roman : "il ne me semble pas que ce soit une inexactitude ou une hyperbole de la qualifier de parfaite".
D'une lecture captivante et parfois énigmatique, ce livre laisse une impression troublante.
Il y a derrière les impressions du condamné et les situations décrites toute une réflexion sur le destin de l'homme, le temps qui passe et le désir d'immortalité. Une lecture qui exige d'en prolonger l'analyse, ainsi que le suggère la 4ème de couverture : "un roman qu'il ne faut pas se contenter de ne lire qu'une fois, un petit chef d'oeuvre."
Et donc, rendez-vous pris sur internet avec des analyses et des points de vue savants et complémentaires.Adolfo Bioy Casares est argentin. Il a obtenu le prix cervantès pour l'ensemble de ses écrits. Il est mort en 1999 à Buenos Aires. "L'invention de Morel" est paru en 1940 et connu un succès immédiat.
Après ces remarques comment hésiter ?
RépondreSupprimerJe vais me rendre chez mon libraire préféré.
Le désir d'immortalité ne peut-il pas être satisfait par autre chose que la continuation de la vie physique ? On en revient à Alexandre le Grand, dont nous parle Gaudé dans son dernier livre.
Chez les Egyptiens, la pharaon, lui seul dans l'Egypte ancienne, ensuite ça s'est démocratisé, partait pour un voyage dans le pays d'Osiris, dieu de la mort et du jugement. Il accédait à l'éternité, mais il avait un statut divin sur terre !