Quoi de neuf ? Le Stadium de Vitrolles, Kaaba laïque désertée de ses pèlerins, garée sur une aire en déshérence, contaminée par des touffes d'herbes erratiques et des arbustes autonomes et chétifs. Reste un blockhaus déchu, radical, dont l'attique déchiré mime les franges rocailleuses de la falaise miniature qui compose au large un horizon sanguinaire. Reste ces deux escaliers de métal rouillé sans personne à secourir, comme deux béquilles ultimes. Reste cette entrée souterraine muette dont on n'entre plus, maquillée de tags dérisoires. Reste une fusée, plantée comme un gigantesque pétard d’aluminium sur une plateforme de lancement aux allures de base oubliée de l'empire soviétique.
A proximité, des 38 tonnes manoeuvrent avec une application d'AMX 30 dans ce décor façon Bilal. Dans le secret intérieur de la matrice de béton noir, l'espace magnifique survit probablement, avec, figées, invisibles dans la matière et dans le vide, les ombres errantes des fantômes des fêtes passées. L'invention de la ruine moderne. Comme à Croix ? Comme à Sens ?
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