Le blog nous permet de réaliser des exploits ; par exemple, celui de remonter dans le temps. Vous l'ignoriez ? Démonstration.
Vous imaginez que ce texte a été écrit en 2011. Normal, si vous vous fiez à la date qui s'affiche. Perdu ! Les mots qui défilent devant vos orbites cruelles ont été ciselés ce 1er janvier. La preuve ? Comment pourrai-je connaître l'information suivante :
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.01.12 | 07h41 •Séisme de magnitude 7 au large du Japon. Pas d'alerte a tsunami.
Explication : le texte sur la MEP a été commencé le 31/12, mais faute d'inspiration ou de temps, il est resté dans la boîte d'enregistrement (la bleue) ; et c'est cette date qui compte. Quand l'humble serviteur que je suis reprend ce texte pour le parachever, et bien je suis toujours dans 2011. Et je peux y rester aussi longtemps que je veux ! Fortiche la machine à remonter le temps !
Bon, parachevons :
La MEP (Maison Europeenne de la Photographie), sise dans le quartier du Marais à Paris est un lieu formidable ; les expositions qui s'y succèdent apportent toujours leur lot d’émotions, de connaissance, de la matière pour le regard ; une sorte de bonheur.
Actuellement, on peut se régaler des photos de Rome que le jeune William Klein fit en 1956 en attendant d'être reçu par Fellini. Toute une humanité semble concentrée dans ces prises de vue en noir et blanc. Ce que fulgurance veut dire !
Un texte accompagne ces photos dont j'ai saisi cet extrait d'Henry James :
"Quand vous vous lassez de la dimension grouillante de vos semblables les touristes, des aspects ingrats de la nature humaine sur le Corso et le Pincio, de la juxtaposition d'une fréquence opprimante des couronnes et des lambris des carrosses, des visages stupides à l'intérieur des carrosses,des cerveaux vides et des bottes vernissées, des rires, de la saleté et de la pourriture, des prêtres et des mendiants, et des marques innombrables d'une civilisation boiteuse, l'image d'un grand temple fait basculer vos doutes, semble réfuter la vulgarité envahissante des choses, et vous assurer que rien de grand n'est impossible."
Et puis, à l'étage, une autre exposition sur la photographie albanaise qui vous fait remonter le temps (une obsession !). Des portraits essentiellement, magnifiques et réalisés pour la plupart par des photographes anonymes ; curieusement des femmes voilées dont la légende nous apprend qu'elles sont catholiques et d'autres, les cheveux longs sur les épaules, qu'elles sont musulmanes ! (intégristes de tout bord : indignez-vous !).
Au sous-sol une 3ème exposition de Marc Fumaroli dont je reproduits l'un des textes explicatif de son travail :
"J'ai saisi au vol, et surpris à son insu, aux hasards de voyages aux quatre coins du monde, l'air d'un visage, d'une attitude, d'un voisinage complice, un air involontaire et anonyme dont la fragilité fugace est un gage de vérité. Avant la photographie, seul peut-être le dessin de Xatteau a pu se proposer de recueillir sa,s les froisser ces fleurs éphémères et pures de corps et d'âme."
Texte écrit le 1er janvier 2012 à 11H38
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