Ici on tente de s'exercer à écrire sur l'architecture et les livres (pour l'essentiel). Ça nous arrive aussi de parler d'art et on a quelques humeurs. On poste quelques photos ; celles qu'on aime et des paréidolies. Et c'est évidemment un blog qui rend hommage à l'immense poète et chanteur Léonard Cohen.
jeudi 15 décembre 2011
Carnets 4 Supplique pour être enterré sur la ...
Vous pensez que je suis un rouleau de papier hygiénique qui fait de la résistance ? Vous vous trompez ! Regardez-moi (je suis à gauche à côté de l'autre dodu innocent) : ai-je vraiment une allure de rebelle sur mon réservoir d'eau non potable ? Simplement, c'est déjà un peu déprimant d'être considéré hors d'usage, alors abandonné, ignoré ! Et si j'étais le seul ! Non, une ou deux fois par semaine, j'ai des collègues qui finissent comme moi. De solides travailleurs qui n'ont jamais rechigné à la tâche (ceci étant, de vous à moi : ils n'avaient guère le choix !). Parlons-en de la "tâche" ! Vous voulez des détails ? Vous accepteriez, vous, d'être traité de la sorte ? D'abord on nous empale, ensuite on nous déchire, et enfin..., bon, je vous passe les détails ! Le monde est ingrat. Il y en a qui faisaient les fiers en sortant de la Grande Epicerie, sous prétexte qu'ils embarquaient dans le coffre d'une limousine. J'ten fouterais des limousines ; les riches, quand il faut aller faire sa grosse commission, c'est pas des perles ni du cachemire qu'ils nous font goûter ! Bon, je vais vous pas vous la jouer à pleurer dans son casque. De toute façon vous pouvez pas comprendre. Simplement, ça fait plus d'une semaine que je suis exhibé comme une créature de foire sur cette tablette et je n'en peux plus. Vous me dites que personne fait attention à moi ? Qu'importe ! S'il vous plait : prenez-moi une dernière fois dans votre main, sentez comme je suis léger, je ne vais pas vous mordre, je n'exige rien de plus que ce petit aller simple vers la cuisine. Pourquoi ? Non, pas pour manger, rassurez-vous. Juste pour que vous me déposiez dans la poubelle et qu'on n'en parle plus. Vous refermez le couvercle, là, comme ça, c'est simple, pas d'efforts particuliers...mais voilà que vous êtes déjà reparti, je vais devoir attendre encore plusieurs heures dans le noir, nu, seul, abandonné, en regardant cet autre imbécile, là, dodu sur son porte-je-ne-sais-quoi, prêt à toutes les bassesses et qui fait encore le fier ! Vous ne savez pas ce que c'est pour un rouleau d'être au bout du rouleau !
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