On
referme "Anima" de Wajdi Mouawab, troublé par ce long roman, écrit
dans une langue riche, poétique, ensorceleuse, qui vous entraine à la
poursuite d'un serial killer particulièrement épouvantable, du Canada des réserves indiennes à l’Amérique profonde, aux cotés de Wahhch Debch, un homme
dont la femme a été cruellement assassinée par ce monstre.
Mais
"Anima" c'est encore autre chose, puisque le récit est vu au
travers des yeux - ou des sens - d'animaux croisés dans cette chasse à l'homme.
Tout un bestiaire du continent nord-américain y passe, et la mise en
perspective de l'histoire par le biais d'une multitude de perceptions animales
est à la fois insolite et intéressante.
Mais "Anima", c'est encore
plus : un mystère terrible que l'on sent sourdre lentement, dont certains
éléments apparaissent par touches énigmatiques, au fil des pages,
jusqu'au dénouement cauchemardesque.
Faut-il ajouter
qu'"Anima" c'est aussi un regard sur l'homme, cette espèce capable
du meilleur comme du pire (et Wajdi Mouawad est capable lui aussi d’écrire des
phrases porteuses d'une infinie tendresse, comme d'autres d'une insoutenable
cruauté) ?
Livre déroutant, qui développe une impression étonnante de vulnérabilité et de puissance. Livre magnifique, à ne pas forcément recommander aux âmes sensibles.
Wajdi Mouawad sera présent à la Librairie de l'Escalier, 12, rue Monsieur Le Prince, Paris 6ème, le vendredi 1er février à 19H00 pour une rencontre.
Je connais le théâtre de Wajdi Mouawad tout à fait par hasard. Ma fille a organisé des représentations de ses pièces "Incendies" et "Forêts", avant même les fameuses représentations du festival d'Avigon et j'avais vraiment beaucoup aimé son sens inné du théâtre.
RépondreSupprimerCe fut pour moi une révélation ! Je suis un peu plus réservé sur ses livres, mais je n'ai pas encore lu "Anima". Je le mets dans mon programme de lectures prochaines.